Economie

L’Afrique, nouveau terrain d’expansion pour les énergies renouvelables chinoises

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En 2024, les entreprises chinoises ont accéléré leur engagement en faveur des énergies renouvelables sur le continent africain.

Selon un rapport du think tank ODI Global, 59% des projets énergétiques chinois annoncés cette année en Afrique relèvent du secteur renouvelable. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de forte demande en électricité et d’évolution des priorités stratégiques de Pékin, qui privilégie désormais le solaire et l’éolien à l’export.

Un virage vers le solaire et l’éolien

La transition énergétique africaine bénéficie d’un alignement inédit avec la stratégie internationale de la Chine. Depuis 2021, Pékin a cessé de financer de nouvelles centrales à charbon à l’étranger, concentrant ses efforts sur des technologies propres et abordables.

Ce choix s’explique par la volonté de répondre à la croissance rapide de la demande électrique africaine, tout en s’appuyant sur la compétitivité des équipements chinois. Les exportations de panneaux solaires et d’éoliennes « Made in China » vers l’Afrique ont ainsi bondi de 153 % entre 2020 et 2024, une tendance appelée à se poursuivre au vu des ressources inexploitées du continent et des prix attractifs proposés par les industriels chinois.

Des modes d’intervention adaptés au contexte africain

En Afrique, les entreprises chinoises privilégient les contrats d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction (EPC) plutôt que la prise de participation directe dans les projets. Cette approche permet de limiter l’exposition aux risques tout en assurant un transfert de technologie et une livraison rapide des infrastructures.

Les contrats EPC représentent ainsi 85 % des activités chinoises dans le secteur énergétique africain, contre seulement 15 % pour les investissements directs ou les acquisitions. Cette stratégie pragmatique s’explique par la volatilité de certains marchés africains, où la stabilité institutionnelle reste variable.

Des financements massifs et ciblés

Entre 2010 et 2021, les financements chinois dédiés aux énergies renouvelables en Afrique ont atteint 65 milliards de dollars, soit près du tiers de l’ensemble des prêts accordés par Pékin à l’étranger dans ce domaine. La majorité de ces fonds est destinée à des agences gouvernementales ou à des entreprises publiques africaines, via des « policy banks » telles que la China Eximbank ou la China Development Bank.

Cette orientation assure un soutien institutionnel solide, tout en favorisant la modernisation des infrastructures énergétiques locales. Par ailleurs, l’initiative « Ceinture solaire de l’Afrique », lancée récemment, illustre la volonté de la Chine d’accompagner durablement la transition énergétique du continent, en misant sur des partenariats à long terme et une coopération technologique renforcée.

L’Afrique s’impose ainsi comme une destination privilégiée pour les exportations et investissements chinois dans le secteur des énergies renouvelables. Cette dynamique, portée par la complémentarité des besoins africains et du savoir-faire chinois, pourrait transformer durablement le paysage énergétique du continent, tout en contribuant aux objectifs mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek