Economie

L’Afrique subsaharienne francophone continue à tirer l’économie africaine (Rapport)

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Pour la neuvième année consécutive et la dixième fois en onze ans, l’Afrique subsaharienne francophone a globalement affiché, en 2022, la croissance économique la plus élevée d’Afrique subsaharienne, tout en demeurant la partie la moins touchée par l’inflation, ainsi que la partie la moins endettée.

Cette triple performance devrait à nouveau se répéter en 2023, vient de souligner un récent rapport du Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone (CERMF) qui est un organisme indépendant d’analyse sur le monde francophone et son évolution.

Une croissance globale de 4,4 % en 2022

Selon les données fournies par la Banque mondiale dans son rapport « Perspectives économiques mondiales », publié en janvier dernier, l’Afrique subsaharienne francophone a réalisé en 2022 les meilleures performances d’Afrique subsaharienne en matière de croissance pour la neuvième année consécutive et la dixième fois en onze ans.

Cet ensemble de 22 pays a ainsi enregistré une croissance globale de 4,4%, tandis que le reste de l’Afrique subsaharienne enregistrait un taux de 2,9 %, assure le rapport du CERMF. Dans le même temps, et à partir des estimations du FMI, l’Afrique subsaharienne francophone a continué à afficher le niveau d’inflation le plus faible, avec un taux de seulement 7,2%, compte tenu du contexte international, contre 24,4% pour l’Afrique subsaharienne non francophone.

Toujours selon les données du FMI, l’Afrique subsaharienne francophone continue à maîtriser son niveau d’endettement, avec une dette publique s’établissant à 49,7% du PIB, fin 2022, soit 10,9 points de pourcentage de moins que le reste de l’Afrique subsaharienne (60,6 %).

Une inflation globalement maîtrisée

On affirme à ce niveau qu’en dépit d’une hausse plus importante que par le passé des prix à la consommation, en raison des conséquences de la guerre en Ukraine, l’Afrique subsaharienne francophone A de nouveau affiché en 2022, et de loin, le niveau d’inflation le plus faible d’Afrique subsaharienne.

Ainsi, et selon les dernières données du FMI, le taux d’inflation y a été de 7,2% (en hausse par rapport au taux de 4,2% en 2021), tandis que le reste de l’Afrique subsaharienne a connu une inflation de 24,4% (contre 31,8% un an plus tôt). De son côté, la zone CFA a enregistré une hausse de 6,2 %, contre 2,7% l’année précédente. Pour rappel, la détermination du taux d’inflation global d’un groupe de pays s’obtient par la prise en compte du PIB de chaque pays calculé sur la base de la parité de pouvoir d’achat (PPA).

Afrique subsaharienne francophone est la partie la moins endettée du continent

Le CERMF rappelle que selon les dernières estimations du FMI, la dette publique continue à être globalement maîtrisée en Afrique subsaharienne francophone, qui demeure la partie la moins endettée du continent. Parmi les 10 pays subsahariens les plus endettés, le premier des deux seuls pays francophones subsahariens, à savoir Maurice, n’arrive en septième position, avec un niveau de dette publique estimé à 90,9% du PIB, fin 2022 (derrière le Soudan – 189,5 %, l’Érythrée, le Cap-Vert, la Zambie, le Mozambique et le Zimbabwe).

Et pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, aucun des cinq pays les plus endettés n’est francophone. En effet, et avec un taux d’endettement de 77,3 % du PIB, le Sénégal n’arrive en sixième position, derrière le Cap-Vert (154,5 %), le Ghana (90,7 %), la Guinée Bissau (82,0), la Sierra Leone (81,8 %), et la Gambie (80,6 %). 

Un taux d’endettement de 49,7% du PIB en 2022

Cette situation est semblable, d’après le rapport, à celle des années précédentes, au cours desquelles seuls deux pays francophones se trouvaient parmi les dix pays les plus endettés d’Afrique subsaharienne, et toujours dans la seconde moitié de la liste. Globalement, le taux d’endettement de l’Afrique subsaharienne francophone est estimé par le FMI à 49,7% du PIB, fin 2022, tandis qu’il est estimé à 60,6 % pour le reste de l’Afrique subsaharienne.

Au cours de la dernière décennie, l’Afrique subsaharienne francophone a ainsi affiché le plus faible niveau d’endettement tout au long des dix années de la période. 

Cette assez bonne maîtrise de la dette, globalement, résulte notamment du dynamisme économique que connaissent la plupart des pays francophones subsahariens, et découlant lui-même des importantes avancées réalisées ces dernières années en matière d’amélioration du climat des affaires, de diversification et de de bonne gouvernance. Dans l’ensemble, l’Afrique francophone a donc été mieux armée pour faire face aux crises majeures ayant secoué le monde durant ces trois dernières années, et financer le redémarrage de l’activité économique.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek
Tags: FMI