Après une âpre bataille pour abriter le siège de la Banque africaine de l’énergie (AEB) c’est finalement le Nigéria qui a été choisi. Il a damé le pion à ses trois concurrents : l’Algérie, le Bénin et le Ghana. La Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud ont été recalées parce que n’ayant pas rempli tous les critères
«Je suis ravi d’annoncer que le Nigeria a été choisi pour accueillir le siège de la Banque africaine de l’énergie. Cet honneur prestigieux témoigne du leadership et de l’engagement de notre pays dans le secteur de l’énergie (…). La Banque africaine de l’énergie sera la pierre angulaire du financement de projets énergétiques à travers l’Afrique, promouvant l’innovation, la durabilité et la croissance économique», a indiqué le ministre nigérian des Ressources pétrolières, Heineken Lokpobiri, hier jeudi 4 juillet sur sa page Facebook officielle
Cet outil est indispensable dans un contexte de désaffection croissante des bailleurs de fonds internationaux pour les énergies fossiles, accusées de malmener la planète et de dérégler le climat. Si les investisseurs ne se bousculent plus pour financer les projets pétroliers et gaziers en Afrique il faut bien que les Africains le fassent.
Fin mai dernier l’exécutif nigérian avait ratifié la charte de la banque, il avait également validé une contribution de 100 millions de dollars au capital de l’institution panafricaine, plus que les 83,33 millions de dollars exigés pour les Etats membres de la Banque africaine de l’énergie. Sa création avait été officialisée en mai 2022 par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO).
Au départ la nouvelle institution sera dotée d’un capital de 5 milliards de dollars et devrait vite monter en puissance pour porter les projets énergétiques en Afrique, très budgétivores. Lors du Sommet mondial sur le climat à Glasgow (COP26), en Ecosse, en 2021, une vingtaine de pays développés avaient annoncé qu’ils cessaient tout financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture de carbone. Pourtant la COP28, à Dubaï, a démontré que le gaz et le pétrole ont encore de beaux jours devant eux.
Quoi qu’il en soit l’Afrique, qui ne pollue presque pas au regard de ce que les pays avancés infligent à l’environnement, refuse de stopper ses efforts de développements. Avant toute chose les Africains demandent que les pays développés décaissent l’argent promis pour réparer les dégâts qu’ils ont causés. Le continent court derrière ces financements depuis 2021 mais n’en voit toujours pas la couleur. On verra au prochain Sommet sur le climat – COP29 -, en Azerbaïdjan, qui risque de finir en eau de boudin, comme tous les autres.
L’Afrique a bien raison de prendre son destin en main, l’installation de la Banque de l’énergie est un des jalons de cette orientation, d’autres initiatives devront suivre car les besoins en fonds sont colossaux.
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