A la une

L’Algérie prouve que tout est possible : 3 ans pour être le 2e exportateur mondial de clinker, du “ciment écologique”

Partager

En février dernier on vous parlait de la dynamique des exportations hors hydrocarbures pour préparer l’après-pétrole, l’Algérie pourra compter sur les exportations de clinker pour épaissir son matelas de devises. Le pays est est parvenu à se hisser à la 2e place mondiale des exportateurs en 2023, juste derrière le Vietnam. Plus de 438,84 millions de dollars, c’est ce que les ventes de clinker ont rapporté à Alger l’an dernier…

C’est l’histoire d’une success story, un discret travail de fourmi qui a donné des résultats spectaculaires en à peine quelques années. C’est la preuve que l’industrialisation à marche forcée ça fonctionne si les moyens financiers et la volonté politique convergent. En 2019 l’Algérie affichait 60 millions de dollars dans l’exportation de ciment, on est passé à 746 millions de dollars en 2023. Ces chiffres ont été publiés par le ministre du Commerce et de la Promotion des Exportations, Tayeb Zitouni.

L’Algérie a très vite pris du galon sur le marché international. La France est au 1er rang des clients, avec des importations de ciment qui montent à plus de 172,78 millions de dollars (des recettes qui s’ajoutent à celles générées par le gaz et le pétrole), puis vient l’Italie avec 113,03 millions de dollars (là aussi il y a le gros business des hydrocarbures) et la Belgique avec 89,43 millions de dollars.

Le plus intéressant dans cette affaire c’est qu’Alger a pris le virage des nouvelles normes environnementales pour répondre à la problématique du réchauffement climatique. Le ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations a fait le pari du “ciment vert” pour l’exportation, pour sauter toutes les barrières douanières, surtout celles édictées par l’Union européenne. La production algérienne a mis le cap sur la réduction des émissions de carbone pour échapper au déluge de taxes. Et cette stratégie paye !

Le ministre est d’avis que le “ciment écologique” a tout ce qu’il faut pour baisser fortement les émissions de carbone, de 40 à 50%, des propos tenus lors de l’ouverture du salon Batimetec à Alger.

D’après les derniers indicateurs du département du Commerce la production nationale de ciment a enregistré une nette hausse, 39 millions de tonnes en 2022, assurés par 18 usines disséminées dans tout le pays. Cette production excède largement les besoins du marché local,  évalués à 21 millions de tonnes. Alors tout le reste prend la direction de l’étranger et ce ne sont pas les clients qui manquent.

Cette dynamique va de pair avec l’amélioration des réalisations du pays dans le secteur des exportations de produits de construction, l’Algérie s’est propulsée à la 3e position en Afrique. Le volume des exportations dans ce segment dépasse les 680 millions de dollars, faisant de cette niche un ténor dans les exportations algériennes hors hydrocarbures. Patiemment mais sûrement les politiques publiques mettent en place le cadre macroéconomique pour sortir de la dépendance des revenus des hydrocarbures…

Laissez un commentaire