Depuis que la pâte à tartiner algérienne El Mordjene a été bannie des commerces français et par conséquent européens la colère ne retombe pas à Alger. Rappelons que la dernière cargaison de ce produit au succès fulgurant a été bloquée au port de Marseille vendredi dernier. La note des autorités françaises, dont l’Association algérienne de protection des consommateurs (Apoce) a reçu copie, indique que l’interdiction est due à la non-conformité aux normes sanitaires édictées dans l’Union européenne (UE). Un journal français a fait hier samedi 14 septembre un déballage très embarrassant pour Paris.
Le produit algérien, dont la gamme malmenait les grandes marques solidement implantées, est officiellement écartée en vertu de «l’article 20, troisième alinéa, du règlement n°2202/2292». Cette disposition encadre les produits contenant des ingrédients d’origine animale commercialisés dans l’UE. Le quotidien français “La Provence” a confirmé que c’est bien le lait utilisé dans la fabrication de la pâte El Mordjene qui est à l’origine de l’arrêté. Mais patatras : Ce lait est français…
Seuls quelques pays ont la possibilité de commercialiser sur le marché européen du lait, des produits laitiers ou des produits contenant du lait dans leur composition. L’Algérie n’est pas sur la liste dressée par le règlement UE 2021/405, mais la marque Cebon, qui fabrique à Oran les produits El Mordjene, a contourné le problème en important du lait français, toujours selon le journal.
De la «poudre de lait importée de France, avant d’être transformée en Algérie (…). Cette affaire (…) pourrait avoir des conséquences directes sur l’évolution même de ce marché en France», écrit la même source. Une révélation qui renforce l’argumentaire de la partie algérienne : Du protectionnisme pur et simple pour protéger des labels tels que Nutella, qui ont perdu beaucoup de plumes face au produit algérien.
Ce produit a joué avec les mêmes codes pratiqués par l’économie de marché et il a performé. El Mordjene a d’abord conquis les cœurs des Algériens de France et sa réputation a vite gagné les autres consommateurs, au point que ses ventes ont commencé à affoler les compteurs. Les influenceurs s’y sont mis en popularisant la gamme là où tout se passe : les réseaux sociaux. A partir de là rien ne pouvait stopper la trouvaille algérienne… jusqu’à cette directive européenne.
Après les révélations du journal français on attend la réaction officielle des autorités françaises, qui jusqu’ici se murent dans le silence. Des explications s’imposent, le mutisme sera vite intenable.
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