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L’Allemagne bascule dans la terreur absolue : Poutine pourrait affronter l’OTAN dans 5-8 ans, dit publiquement un ministre

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Le président Volodymyr Zelensky et son soutien américain Joe Biden l’ont dit formellement : Si l’Occident laisse la Russie avaler l’Ukraine l’appétit lui viendra et Vladimir Poutine voudra manger d’autres morceaux. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, est allé beaucoup plus loin en assénant que Moscou n’hésitera pas à s’attaquer à un mastodonte, l’OTAN. Pistorius avance même une fourchette de dates : 5 à 8 ans…

Cela a le mérite d’être clair même si on ne sait rien des éléments factuels qui permettent au ministre allemand de faire une telle annonce alors que le maître du Kremlin ne cesse de marteler qu’il n’a jamais eu l’intention de s’en prendre à un membre de l’Alliance, quel qu’il soit. Mais bon, ça c’est la voix de la raison, au regard des rapports de force entre la Russie et l’OTAN. Mais la raison n’est pas toujours la plus audible du côté de Moscou, autrement il ne serait pas dans le bourbier de l’Ukraine.

En tout cas dans un entretien accordé vendredi 19 janvier au journal allemand Der Tagesspiegel et repris par le journal français Le Figaro le ministre allemand s’épanche : «Nous entendons des menaces du Kremlin presque tous les jours (…). Vladimir Poutine pourrait même attaquer un jour un pays de l’Otan […], nous devons aussi réapprendre à vivre avec le danger (…). Nous devons réapprendre à vivre avec le danger», répète Boris Pistorius.

En reprenant les thèses des spécialistes allemands il argue que le danger n’est peut-être pas immédiat mais qu’il ne faut pas commettre l’erreur de la minorer. «Nos experts s’attendent dans cinq à huit ans à une période au cours de laquelle cela pourrait être possible», ajoute le ministre. Il invite les pays voisins et les membres de l’Alliance atlantique à anticiper l’horreur absolue, à «savoir où se situeraient les déficits en cas d’urgence», pour être «capables de faire la guerre», comme il l’a dit à la télévision allemande ZDFheute dimanche dernier dans la soirée.

Rob Bauer, président du Comité militaire de l’OTAN, croit lui aussi qu’un affrontement armé entre la Russie et l’Alliance est tout à fait envisageable et qu’il pourrait se produire dans les 20 prochaines années. «Nous ne cherchons pas à entrer en conflit, mais, s’ils nous attaquent, nous devons être prêts», avait-il déclaré dans une conférence de presse le 19 janvier. Lui aussi invite les populations émoussées par les années de paix après la Deuxième Guerre mondiale et par le confort douillet de l’Occident à se préparer au pire.

Les Allemands n’ont pas attendu les développements de la guerre en Ukraine pour manifester leur effroi devant l’audace de Poutine. Moins d’une semaine après le début du conflit, en février 2022, le chancelier Olaf Scholz a enterré des décennies de pacifisme allemand en annonçant un premier paquet de 100 milliards d’euros pour se réarmer. Et depuis Berlin est guidé par la terreur russe dans tout ce qu’il entreprend pour sa sécurité. Le président russe certes verse fréquemment dans les menaces en direction de la Pologne – membre de l’OTAN –  ou des pays Baltes, à ajouter à ses saillies sur la bombe nucléaire. Mais ça reste de la rhétorique guerrière pour gagner la bataille psychologique…

Mais Poutine c’est un enfant de cœur par rapport à sa garde rapprochée. On peut rappeler les propos du député Oleg Morozov, ex-membre du cabinet de Poutine, qui a posté en 2022 sur son compte Telegram que la Pologne devait être «la prochaine à être envahie et dénazifiée». Et que dire de la sortie du vice-président du Conseil de sécurité russe qui insistait en novembre dernier sur «la mort de l’État polonais dans son intégralité» en cas de guerre. Donc l’Occident a de vrais motifs d’inquiétude, tout ça n’est pas totalement surfait ou farfelu.

Attaquer un pays de l’OTAN dans 5, 8 ou 20 ans ça parait une éternité dans un sens ; pour cela il faudrait que Poutine survive à sa guerre en Ukraine dans laquelle il est empêtré jusqu’au cou, il faudrait qu’il survive aux nombreuses maladies qu’on lui prête (il a 71 ans tout de même), aux appétits de son propre cercle qui compte des gens encore moins raisonnables que le maitre du Kremlin… Bref, tout ça est plus hypothétique que jamais, même si avec Moscou il ne faut jamais dire jamais. Les exemples font légion dans un passé très récent.

 

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Publié par
Souleymane Loum