L’économie allemande, longtemps pilier de l’industrie européenne, traverse une crise historique. La Financial Times rapporte que les principaux secteurs, tels que l’automobile, la chimie et l’ingénierie, font face à des difficultés majeures.
Cette situation inquiète les experts qui alertent sur les conséquences d’un potentiel « désindustrialisation » du pays.
Une baisse marquée de la production industrielle
Le recul de la production industrielle en Allemagne est significatif : depuis 2017, la production a chuté de 16 % hors secteur de la construction, tandis que le PIB reste stagnant depuis fin 2021. En outre, les investissements des entreprises ont diminué lors de 12 des 20 derniers trimestres, selon le rapport.
Le FMI prévoit une croissance de seulement 0,8 % du PIB allemand pour 2024, un taux qui place l’Allemagne parmi les économies européennes les plus lentes.
Le secteur automobile en difficulté
Symbole de la puissance allemande, le secteur automobile est fortement touché. Des géants comme Volkswagen envisagent pour la première fois la fermeture de leurs usines en Allemagne, tandis que Continental envisage de vendre ses activités automobiles, estimées à près de 21,76 milliards de dollars.
En 2022, la production automobile a chuté à 4,1 millions de véhicules contre 5,7 millions en 2016, marquant une baisse de plus de 25 %.
Depuis 2018, le secteur a perdu 64 000 emplois, et des milliers d’autres pourraient suivre, notamment en raison de la transition vers l’électrique, où les constructeurs chinois comme BYD ou Nio gagnent en popularité auprès des consommateurs.
Des tensions commerciales avec la Chine
La Chine, autrefois principal marché d’exportation, devient un défi de taille pour l’Allemagne. En 2020, elle représentait 8 % des exportations allemandes, mais cette part est tombée à 5 % cette année, en raison de la concurrence accrue des marques locales chinoises.
Cette dépendance passée à la Chine pénalise aujourd’hui les entreprises allemandes, qui peinent à maintenir leur compétitivité dans un marché devenu hyperconcurrentiel.
Un gouvernement en crise et des tensions internes
La situation économique exacerbe les tensions au sein de la coalition gouvernementale dirigée par le chancelier Olaf Scholz. Composé du Parti social-démocrate, des Verts et des libéraux, le gouvernement est marqué par des désaccords profonds qui menacent la stabilité du pays.
Selon la Financial Times, cette crise politique pourrait mener à des élections anticipées. Le président du patronat allemand, Siegfried Russwurm, a récemment qualifié la situation de « danger imminent », et le directeur de la Bourse de Francfort a averti que l’Allemagne pourrait régresser économiquement si des réformes ne sont pas rapidement mises en place.
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