L’Allemagne, première économie européenne, a laissé beaucoup de plumes dans la guerre en Ukraine. Et c’est peut-être ce que Berlin veut faire payer à Vladimir Poutine en accélérant le soutien à Volodymyr Zelensky, avec une aide sans précédent de 2,7 milliards d’euros. En attendant c’est la récession technique en Allemagne au premier trimestre 2023, avec le deuxième recul consécutif du produit intérieur brut (PIB)…
Le problème c’est surtout le tassement de la demande auquel fait face l’industrie, à ajouter à l’inflation et à la montée des taux d’intérêt. Le PIB du pays s’est replié de 0,3% entre janvier et mars sur un trimestre, après une érosion de 0,5% entre octobre et décembre, a précisé l’institut Destatis dans un communiqué.
L’Allemagne n’a pas été en si mauvaise posture depuis la pandémie du Covid 19, durant laquelle on avait enregistré une chute du PIB au premier et deuxième trimestre 2020. Pourtant l’économie du pays donnait des signes de résilience au début de l’année avec de bons résultats dans la gestion de la crise énergétique, à coups de subventions publiques, de contrats sur le gaz liquéfié aux quatre coins du monde et même une amorce de fonte des prix du gaz…
Puis patatras : l’inflation reprend ses droits, plus de 7%. Elle casse la dynamique de la consommation des ménages et des dépenses publiques. Autre problème : les hausses substantielles des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE). Elles étaient censées contrer l’inflation mais à l’arrivée elles frappent l’activité en plombant la demande.
La conséquence immédiate : après plusieurs mois d’embellie la production du secteur manufacturier plonge en mars dernier, -3,4% sur un an alors que c’est l’un des piliers de la politique économique allemande.
Il y a également la chute spectaculaire des commandes industrielles -10,7% en mars 2023, une baisse sans précédent depuis le pic de la pandémie. Les exportations ont suivi la tendance : -5,2%.
En dépit de cette avalanche de mauvaises nouvelles le gouvernement allemand table sur une remontée progressive des indicateurs industriels cette année, avec même une croissance de 0,4%. Mais ça c’est ce que croient les autorités. En fait cela dépendra de l’évolution de la conjoncture internationale…
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