L’UGTT ne parle pas en ce moment, ce sont d’autres qui le font à sa place, et pas des moindres : l’Union européenne (UE). Son ambassadeur, Marcus Cornora, a déclaré ce lundi 10 janvier que la centrale syndicale est incontournable pour trouver des solutions à même de sauver le pays, d’après un communiqué de l’UGTT…
L’émissaire de l’UE a souligné, par la même occasion, l’absolue nécessité d’intégrer tous les partis politiques et organisations du pays dans le dialogue que cuisine actuellement le chef de l’Etat, Kais Saied, toujours selon le communiqué publié aujourd’hui au terme de la rencontre entre Marcus Cornaro et le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi…
Pourtant force est de constater que le président de la République persiste dans sa volonté d’écarter les grands acteurs de la scène nationale et continue de mener sa barque comme il l’entend. Combien de temps tiendra encore Kais Saied face à la pression des amis étrangers dont dépend, rappelons-le, la survie économique de la Tunisie ?
L’UGTT se tait très étrangement en ce moment pour des raisons qu’on ignore, pourtant les sujets ne manquent pas ! La centrale syndicale continue d’avaler les couleuvres que balance le palais de Carthage, même quand des symboles auxquels la centrale tient beaucoup sont foulés au pied par le chef de l’Etat. Et il faut que ce soit des amis de la Tunisie qui nous rappellent la place centrale de l’UGTT dans le pays…
D’ailleurs la réunion de ce matin avec Cornoaro s’est déroulée en présence de Anouar Ben Kaddour, secrétaire général adjoint en charge du Département des études et d’émissaires de l’UE en Tunisie. Et des questions d’envergure nationale ont été posées sur la table : le partenariat bilatéral et les outils pour aider la Tunisie à s’extirper de ses difficultés. La conjoncture économique en pleine pandémie et le degré d’avancement des pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) étaient également au menu…
L’UE ne dit pas autre chose que le FMI : Rien ne se fera dans le pays – entendez les réformes – sans le consentement formel de l’UGTT. Et comprenez par là aussi que la Tunisie ne touchera pas un dollar de la part de son principal bailleur tant qu’il n’aura pas la garantie que la centrale syndicale a posé son cachet et sa signature sur tous les engagements de l’exécutif tunisien. L’ambassadeur de l’UE était venu pour le marteler. Kais Saied l’entendra-t-il cette fois ? Nous verrons bien…
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