A la une

L’appel téléphonique de la reddition juste avant la réunion de Paris : Les Européens seront mobilisés par Trump pour jouer aux Casques bleus en Ukraine

L’appel téléphonique de la reddition juste avant la réunion de Paris : Les Européens seront mobilisés par Trump pour jouer aux Casques bleus en Ukraine

On commençait à y croire, à croire au baroud d’honneur des Européens, ostensiblement enjambés par Washington pour négocier directement avec la Russie la fin d’une guerre de 3 ans en Ukraine. Patatras : le président français, Emmanuel Macron, parle au téléphone ce lundi 17 février avec son homologue américain, Donald Trump, avant de s’asseoir cet après-midi avec les dirigeants européens. Ils étaient censés taper du poing sur la table, d’une voix forte, pour imposer leurs vues sur le dossier ukrainien, c’est très mal parti…

La présidence française dira ce qu’elle veut, fera les contorsions linguistiques qu’elle veut, le fait est que cet appel téléphonique (l’histoire ne nous dit pas qui a appelé l’autre) juste avant la réunion de Paris fait tache. Il sonne comme une consultation ou pire, un appel pour prendre des instructions avant de prendre langue entre Européens. Plus de 20 minutes de conversation pour se dire quoi ?! A ce qu’on sache Trump n’a parlé à personne avant de converser avec le président russe Vladimir Poutine, il n’a pas même daigné avertir la principale intéressée, l’Ukraine.

Il n’a pas plus averti quand il a organisé en Arabie saoudite, à des milliers de kilomètres des Européens, les négociations de paix. Marco Rubio est allé seul chez Mohammed Ben Salmane et il y a fort à parier que beaucoup de chancelleries européennes l’ont appris dans les médias. Si ça ce n’est pas un camouflet on ne sait pas ce que c’est. Cela n’a pas empêché Paris de parler à Washington avant de recevoir une dizaine de dirigeants européens pour parler de l’Ukraine et de la Défense commune.

Et puis il faut voir le pied de nez du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov : les discussions à Riyad ont pour optique le “rétablissement” des liens entre Moscou et Washington et de “possibles négociations sur l’Ukraine“. Voilà, comme on vous le disait, pour les USA l’Ukraine est un dossier parmi d’autres. Cette guerre dans la tête de Trump est tout au plus une querelle de voisinage, qu’il exploitera jusqu’à l’os pour obtenir des deux parties tout ce qu’il peut. Ce sera le prix de la Paix, un prix que les belligérants seront contraints de payer.

En face les Européens gesticulent. Parmi les gros morceaux à la réunion de Paris il y a les chefs des exécutifs britannique, allemand, polonais et suédois. Le président américain aura certes besoin d’eux mais en tant que supplétifs pour veiller sur le respect des termes du cessez-le-feu, exactement comme le font les Casques bleus de l’ONU. Les Britanniques, fidèles alliés des Américains, ont dit qu’ils sont prêts à jouer les soldats de la Paix, la France et la Suède suivront…

La Maison Blanche fera l’essentiel (Trump ne dirait pas Non au Prix Nobel de la Paix pour services rendus, il l’a dit) et les autres tout le reste. Washington a clairement dit qu’il n’enverra pas un seul militaire risquer sa vie pour protéger l’Ukraine et pour veiller sur les conquêtes territoriales de la Russie ; il avait dit aussi que les Européens devront payer de leur proche la sécurisation des Ukrainiens et la reconstruction du pays, c’est exactement ce qui va se passer. Ce coup de fil entre Macron et Trump le démontre, pour ceux qui en doutaient.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a refusé de céder à Trump ses métaux rares (une valeur de 500 milliards de dollars tout de même) en l’absence de garanties de sécurité dans la durée, ces garanties ce sont les troupes européennes déployées sur la ligne de front qui les donneront, pas les Américains.

Si Paris voulait se donner les moyens d’une vraie défense européenne et pas se contenter de jouer les supplétifs de l’armée américaine, il n’inviterait pas une dizaine de dirigeants européens, en boudant les pays en première ligne face à la menace russe : la Roumanie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Finlande. On nous dit que cette méga rencontre européenne aura lieu prochainement. Nous verrons bien…

 

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut