La Corée du Sud traverse une période de turbulence politique sans précédent. L’arrestation de l’ancien ministre de la Défense, Kim Yong Hyun, vient d’aggraver une crise déjà tendue après la tentative avortée du président Yoon Suk Yeol d’imposer la loi martiale. Retour sur une semaine marquée par des événements politiques et sociaux d’une ampleur historique.
Une tentative de loi martiale avortée en six heures
Mardi dernier, le président Yoon Suk Yeol a surpris le pays en annonçant l’instauration de la loi martiale, une mesure sans précédent dans la Corée du Sud moderne. Sous la pression massive de l’opposition et des citoyens, il a été contraint de retirer sa décision après seulement six heures.
Cette tentative, perçue par beaucoup comme une manœuvre pour asseoir un contrôle politique en période de tensions croissantes, a suscité de vives réactions. Les accusations de “menace à la démocratie” et de “tentative de rébellion” se sont multipliées, émanant aussi bien des opposants politiques que de la société civile.
L’arrestation de Kim Yong Hyun : un tournant
Quelques jours après cet épisode, Kim Yong Hyun, ancien ministre de la Défense, a été arrêté pour son rôle présumé dans la proposition de loi martiale. Selon l’agence Yonhap, il fait face à des accusations graves de trahison et de rébellion, avec interdiction de quitter le territoire. Cette arrestation marque un tournant dans la crise, mettant en lumière des divisions profondes au sein du gouvernement.
Le vote de destitution échoue
L’opposition, qui domine le Parlement, a rapidement déposé une motion pour destituer le président. Toutefois, le vote a échoué en raison du retrait des députés du parti au pouvoir, privant l’Assemblée du quorum nécessaire. Le président du Parlement a dû déclarer la procédure invalide, suscitant une vague de frustration populaire.
Une mobilisation massive de la population
Face à l’impasse politique, des manifestations massives ont eu lieu devant le Parlement. Selon la police, environ 150 000 personnes se sont rassemblées pour exiger la démission du président, tandis que les organisateurs affirment avoir mobilisé plus d’un million de citoyens. Les manifestants brandissaient des slogans appelant à la démocratie et dénonçant toute tentative de retour à un régime autoritaire.
Une opposition divisée et un avenir incertain
Malgré l’indignation populaire, le parti au pouvoir refuse de soutenir la destitution, craignant de perdre le contrôle politique au profit de l’opposition libérale. Toutefois, son leader, Han Dong Hoon, a admis que la démission du président semblait inévitable, ajoutant que le Premier ministre assurait déjà la gestion des affaires courantes.
Dans un discours télévisé, Yoon Suk Yeol a présenté ses excuses publiques, mais a rejeté toute idée de démission. Cette position ferme a encore accentué la polarisation politique.
Une démocratie mise à l’épreuve
La Corée du Sud, souvent citée comme un modèle démocratique en Asie, traverse une période d’incertitude. Les analystes estiment que le président aura du mal à terminer son mandat, tandis que les enquêtes sur son rôle dans la tentative de loi martiale se poursuivent.
Dans ce contexte explosif, les prochains jours seront déterminants pour l’avenir politique du pays, alors que le monde observe avec attention cette crise qui ébranle une démocratie exemplaire.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires