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L’attaque du siège de l’UGTT, il y a huit ans …

L’attaque du siège de l’UGTT, il y a huit ans …

Tunisienumérique entame à partir d’aujourd’hui une nouvelle rubrique « Ephéméride » dans un souci de travail de mémoire pour raviver des évènements qui risquent de tomber dans l’oubli.

Cette nouvelle rubrique tente de commémorer aujourd’hui l’anniversaire de l’attaque du siège de l’UGT par la milice islamiste, la « ligue de protection de la révolution », en décembre 2012.

Il y a 8 ans, le 4 décembre 2012, une milice fasciste composée de fanatiques et de mercenaires portant des armes blanches (couteaux, bâtons, bombes à gaz lacrymogène) et surtout de beaucoup de haine, a attaqué avec une violence inouïe le siège de l’UGTT en plein centre de la capitale Tunis séparé du ministère de l’Intérieur d’à peine quelques centaines de mètres.

L’ « objectif » était d’intimider les opposants du régime de la « Troïka » en général et la centrale syndicale jugée fief des anti-régime, en particulier.

L’attaque a visé les syndicalistes qui s’apprêtaient à la commémoration du 60ème anniversaire de l’assassinat du leader syndicaliste « Farhat Hached ».

Des dizaines de syndicalistes et d’ activistes politiques et de la société civile présents ont subi intimidations, insultes et de graves violences physiques.

La milice était composée de membres de la « ligue de protection de la révolution », une organisation proche du parti Ennahdha et de ses alliés.

La police est intervenue très tard malgré des appels de détresse, mais Ali Laarayedh ministre de l’Intérieur de l’époque avait affirmé que l’intervention était « difficile » en raison de la gravité des heurts. Une enquête parlementaire a été ouverte et est restée toujours sans suite.

Sami Tahri, Secrétaire général adjoint de l’union générale tunisienne du travail (UGTT) a révélé qu’Ali Laarayedh ministre de l’Intérieur de l’époque aurait laissé aux miliciens le temps nécessaire pour finir leur attaque contre les syndicalistes avant de déployer les forces de l’ordre.

Les attaques n’étaient pas les premières dans leur genre. Pour rafraîchir les mémoires, la campagne systématique de dénigrement dont le syndicat a été l’objet avait été amorcée dès le lendemain du 14 Janvier 2011.

Le 20 février 2012, l’UGTT a déclaré qu’Ennahdha serait derrière le dépôt des ordures devant son local à Tunis. Plusieurs locaux de l’UGTT ont été attaqués dans de nombreuses régions suite à la demande de régularisation de la situation des agents des services de la propreté des municipalités, une des catégories de travailleurs les plus démunies.

Ironie du sort, les syndicalistes étaient les premiers à appeler et à œuvrer pour la chute de Ben Ali en décrétant grèves régionales, ensuite générales demandant le départ du régime.

Néanmoins, l’UGTT  malgré les innombrables attaques contre les syndicalistes allant jusqu’aux violences physiques, menaces et intimidation a participé en 2013 au « dialogue national » qui a sauvé le régime de la « Troïka » d’une chute certaine après une crise politique majeure.

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