Energie

Le 1er janvier 2025 – La fin des exportations de gaz russe via l’Ukraine : un tournant pour l’Europe et la Russie

Le 1er janvier 2025 – La fin des exportations de gaz russe via l’Ukraine : un tournant pour l’Europe et la Russie

Le 1er janvier 2025 marque une étape décisive dans les relations énergétiques entre la Russie, l’Ukraine et l’Europe. L’arrêt des exportations de gaz russe via les pipelines ukrainiens met fin à un accord de transit vieux de plusieurs décennies et redistribue les cartes sur le marché énergétique européen.

Un accord historique qui prend fin

À minuit, heure locale, les exportations de gaz russe à travers l’Ukraine ont cessé, conséquence de l’expiration de l’accord de transit entre Moscou et Kiev. Cet accord, qui avait été signé pour une durée de cinq ans, n’a pas été renouvelé en raison des tensions politiques et militaires persistantes entre les deux pays. Depuis 2022, l’Ukraine avait clairement annoncé son refus de prolonger cet accord.

Cet arrêt marque la fin de l’un des plus anciens itinéraires de transit de gaz russe vers l’Europe, établi à l’époque soviétique. Selon Gazprom, environ 15 milliards de mètres cubes de gaz avaient été acheminés via l’Ukraine en 2023, contre 65 milliards en 2020, témoignant de la baisse progressive des volumes au fil des années.

Les conséquences financières pour la Russie et l’Ukraine

L’impact économique de cette interruption est significatif :

  • Pour l’Ukraine : le pays perd environ 800 millions de dollars par an en revenus liés aux frais de transit payés par la Russie.
  • Pour Gazprom : la société russe subit une perte estimée à 5 milliards de dollars en ventes de gaz à l’Europe via l’Ukraine.

Cet arrêt représente également une perte stratégique pour Gazprom, qui a vu sa part de marché dans l’Union européenne chuter drastiquement depuis le début du conflit en 2022.

La réponse européenne : des alternatives déjà en place

La Commission européenne, qui avait anticipé cette situation, minimise l’impact de cette interruption. Grâce à des efforts intensifiés depuis 2022, l’Europe a réduit sa dépendance au gaz russe :

  • Infrastructure renforcée : des terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) ont été développés, augmentant les capacités d’importation depuis des pays comme les États-Unis et le Qatar.
  • Diversification des sources : les approvisionnements depuis la Norvège, l’Algérie et l’Azerbaïdjan ont été intensifiés.
  • Stockage stratégique : les réserves de gaz dans l’Union européenne sont remplies à plus de 90 %, garantissant une sécurité énergétique pour l’hiver.

Des pays comme l’Autriche et la Slovaquie, traditionnellement dépendants du gaz russe, ont également diversifié leurs sources d’approvisionnement.

Les conséquences pour les consommateurs européens

Malgré les efforts européens, certains pays continuent de ressentir l’impact de cette interruption :

  • Moldavie : le pays, qui dépend fortement du gaz russe, devra réduire sa consommation d’un tiers.
  • Autriche : bien que préparée, elle dépend encore des flux via d’autres pays européens pour sécuriser ses besoins.

Le secteur des transports routiers, autrefois tributaire des importations russes, se réjouit des mesures mises en place, bien qu’il reste des inquiétudes quant à la stabilité des prix à long terme.

Une restructuration du marché énergétique

L’arrêt des flux via l’Ukraine s’inscrit dans une tendance plus large de diminution des exportations russes vers l’Europe. En 2018, la Russie acheminait 201 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Europe. En 2023, ce volume était réduit à 15 milliards via l’Ukraine.

Les autres routes majeures, telles que Nord Stream et Yamal-Europe, ont été fermées, mettant fin à l’hégémonie russe sur le marché gazier européen.

Un avenir énergétique redéfini

Avec l’abandon progressif des hydrocarbures russes, l’Europe s’engage davantage vers des sources d’énergie renouvelable et des stratégies de sobriété énergétique.

Ce tournant pourrait marquer un affaiblissement durable de l’influence énergétique de la Russie, tout en accélérant la transition énergétique européenne.

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