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Le blé n’a pas d’odeur : Al-Sissi aide Poutine à contourner les sanctions

Le blé n’a pas d’odeur : Al-Sissi aide Poutine à contourner les sanctions

Il n’y a pas que le Maroc dans l’agenda de la Russie pour survivre aux sanctions économiques drastiques de l’Occident, il y a aussi l’Egypte. Puisque la porte du système international de transactions financières Swift est fermée, Moscou passe par la fenêtre pour continuer à faire affaire avec le Caire. Et pour cela rien de plus simple : Le rouble russe, qui n’a plus droit de cité en Occident, est utilisé dans les échanges commerciaux entre les deux pays ; idem pour la livre égyptienne…

Le ministre russe de l’Industrie et du Commerce, Denis Manturov, l’avait annoncé en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg, organisé du mercredi 15 au samedi 18 juin 2022. «Le volume des échanges commerciaux russo-égyptiens permet aux deux pays d’utiliser le rouble et la livre [égyptienne, Ndlr] dans les transactions commerciales. Cela servira les intérêts des deux économies», avait déclaré le ministre, repris par Agence Ecofin hier lundi 27 juin.

La ministre égyptienne du Commerce et de l’Industrie, Nevine Gamea, a confirmé l’information. «Le trafic maritime et aérien a été perturbé en raison de la crise [ukrainienne, Ndlr], de même que les transactions bancaires. Il est nécessaire de trouver des mécanismes pour effectuer des règlements, car l’Egypte a besoin du blé russe», a-t-elle déclaré…

D’après les indicateurs du ministère égyptien du Commerce, les échanges commerciaux entre Moscou et le Caire sont montés à 4,7 milliards de dollars en 2021, une progression de 5,1% par rapport à 2020. Les exportations égyptiennes vers la Russie ont gonflé de 14,7% l’an dernier pour se situer à 591,7 millions de dollars, dans le même temps les exportations russes vers l’Egypte ont fait un bond en avant de 3,9% pour s’établir à 4,178 milliards de dollars.

Vu que les partenaires de la Russie ne se bousculent plus au portillon – sans doute par crainte des foudres américaines – pour traiter avec Moscou, l’Egypte fait là un choix audacieux et même téméraire qui sans doute fera enfler le flux des transactions commerciales avec les Russes. Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, en payera-t-il le prix ? C’est très peu probable vu qu’il est très copain avec les Américains et les Européens, surtout la France, qui l’ont auréolé du statut de rempart contre le péril terroriste et de pole de stabilité dans une région très agitée…

 

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