Economie

Le Brésil appelle à une nouvelle gouvernance climatique mondiale

Partager

À l’approche de la 30e Conférence des Parties (COP30) qui se tiendra à Belém en novembre prochain, le Brésil appelle à une refonte profonde de la gouvernance climatique internationale. 

Dans une lettre officielle relayée par Reuters, la présidence brésilienne insiste sur la nécessité d’un cadre global renforcé pour garantir la mise en œuvre effective des engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris, dont l’efficacité est aujourd’hui remise en question.

Un cadre institutionnel à repenser

Le Brésil souligne que l’Accord de Paris, bien qu’historique, repose sur un système de contributions volontaires des États, sans mécanismes contraignants ni sanctions en cas de non-respect des objectifs. Cette absence de force juridique limite la portée des engagements et freine la progression vers la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C ou 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. 

La présidence brésilienne propose donc de réexaminer les structures actuelles, notamment la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), pour instaurer une gouvernance plus rigoureuse et coordonnée à l’échelle mondiale.

Une mobilisation internationale à renforcer

Au-delà de la dimension institutionnelle, le Brésil plaide pour un effort collectif global, insistant sur la nécessité d’une coopération internationale accrue. Ce nouvel élan devrait permettre un partage plus rapide des données climatiques, une meilleure gestion des ressources et une coordination efficace entre acteurs nationaux et internationaux. 

Cependant, cette ambition se heurte à des réalités géopolitiques complexes, avec des divergences persistantes entre pays développés et en développement, ainsi que des exemples récents de retrait ou de recul dans les politiques climatiques, notamment aux États-Unis.

La COP30, un rendez-vous sous haute surveillance

Organisée pour la première fois en Amérique latine, la COP30 est attendue comme une occasion de raviver la dynamique autour de la lutte contre le changement climatique, à l’occasion du dixième anniversaire de l’Accord de Paris. 

Le Brésil souhaite que cette conférence soit le théâtre d’une prise de conscience collective et d’une impulsion nouvelle, en mettant l’accent sur l’intégration des stratégies climatiques avec les enjeux du développement durable et de la réduction de la pauvreté. L’engagement de la société civile, des communautés rurales et des petits exploitants agricoles est également mis en avant comme un élément clé pour la réussite de ces négociations.

L’organisation de la COP30 à Belém, une ville pionnière dans la planification urbaine durable et la préservation de la biodiversité, illustre cette volonté d’allier action climatique et protection des écosystèmes. Cette approche intégrée pourrait servir de modèle pour les futures politiques climatiques à l’échelle mondiale.

Face à l’urgence climatique, le Brésil met en lumière la nécessité de repenser les fondements de la coopération internationale. Son appel à une gouvernance climatique mondiale plus efficace et solidaire interpelle les acteurs internationaux, alors que la planète attend des mesures concrètes et ambitieuses pour limiter les impacts du changement climatique. La COP30 s’annonce ainsi comme un moment clé où se jouera, en partie, l’avenir des engagements climatiques mondiaux.

Laissez un commentaire
Publié par
Mohamed Ben Abderrazek