C’est certainement l’affaire dont on parle le plus en ce moment aux USA – avec le procès de l’ex-président Donald Trump -, une affaire qui fait tache et ternit la réputation de la première puissance de la planète. Plus d’une centaine de documents classés secret-défense envahissent la toile depuis fin février dernier. On trouve dans le tas des rapports de la CIA, des informations sensibles sur l’incursion russe en Ukraine, etc. Bref, du lourd…
Les renseignements américains sont dans l’oeil du cyclone. Comment tous ces documents ont fuité sur les réseaux sociaux, qui a trahi le pays de l’Oncle Sam ? Mystère. L’affaire a été ébruitée par The Washington Post et reprise par Courrier international. «Nous avons communiqué avec le ministère de la Défense à ce sujet et avons ouvert une enquête», s’est borné à dire un porte-parole du ministère de la Justice.
Aux dizaines de documents classifiés qui fleurissent sur Twitter, Telegram, Discord et d’autres réseaux sociaux s’ajoutent d’autres, dans un torrent ininterrompu qui jette l’opprobre sur les Etats-Unis d’Amérique. Le Pentagone est sorti du bois vendredi 7 avril pour déclarer qu’il enquête sur l’incident.
Des experts militaires ont confié que certains documents avaient été partiellement retouchés par rapport aux originaux mais la grande majorité des données jetées sur la place publique sont authentiques. Du pain béni pour la Russie dont certains des secrets ont été éventrés par les services de renseignement américains. Avec ces documents Vladimir Poutine saura ce que les Américains savent exactement de ses plans.
Tout le monde pense aussi à la contre-offensive que peaufine actuellement l’Ukraine pour reprendre le terrain perdu, après l’arrivée des chars occidentaux. Le Kremlin en saura plus sur la stratégie de Kiev grâce à ces fuites. La Chine est également concernée. La Corée du Sud et d’autres alliés des USA sont aussi mentionnés dans ces documents.
Le journal américain, qui a passé à la loupe une cinquantaine de notes publiées, est d’avis que tous les services américains névralgiques sont touchés : la National Security Agency (NSA), la CIA, l’agence de renseignements du Pentagone, mais aussi la National Reconnaissance Office (NRO), qui administre notamment les satellites espions.
Reste à savoir si après cet incident très grave les alliés des Américains continueront à leur transmettre des données sensibles. L’autre conséquence immédiate c’est les risques auxquels les sources du renseignement américain sont exposées après ces déballages, surtout les informateurs opérant en Russie, quand on sait ce que le Kremlin fait de ceux qu’il soupçonne d’être des espions, même si les accusations sont très souvent fallacieuses.
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