Un virage vers une politique migratoire plus stricte
Le Canada, autrefois reconnu pour son ouverture à l’immigration, durcit progressivement sa politique migratoire sous le gouvernement de Justin Trudeau.
Après avoir renforcé les conditions d’obtention des permis de travail temporaire, le gouvernement canadien a annoncé mercredi dernier une réduction significative du nombre de permis d’études internationaux.
Cette décision s’inscrit dans une volonté de prioriser l’emploi des travailleurs canadiens et de répondre aux tensions sur le marché de l’emploi et du logement.
Réduction des permis d’études internationaux
À partir de 2025, Ottawa prévoit d’octroyer 437 000 permis d’études internationaux, contre 485 000 en 2024 et plus de 500 000 en 2023, marquant ainsi une baisse importante.
Le gouvernement estime que les niveaux élevés d’immigration temporaire pèsent lourdement sur les infrastructures, notamment le logement, les services sociaux et le marché du travail.
Le Québec sera particulièrement touché par cette décision, avec une nouvelle mesure imposant aux entreprises de réduire de moitié le nombre de travailleurs étrangers à bas salaire, limitant ainsi leur proportion à 10 % de la main-d’œuvre totale.
Durcissement des conditions d’obtention de permis de travail
En parallèle, le Canada durcit également les conditions d’accès aux permis de travail pour les conjoints de certains étudiants étrangers. Quant aux travailleurs étrangers, les permis de travail temporaires verront leur durée réduite à un an au lieu de deux ans, une mesure déjà appliquée dans certaines villes canadiennes depuis août dernier.
Le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a précisé que l’accès au Canada était “un privilège, pas un droit”, indiquant clairement la volonté du gouvernement de resserrer les critères d’immigration.
Renforcement des contrôles sur les visas de voyage
Le gouvernement canadien prévoit également de renforcer les contrôles sur les visas de voyage afin de lutter contre les demandes d’asile frauduleuses.
Ce renforcement des procédures fait partie d’une stratégie plus large visant à limiter le nombre de résidents temporaires au Canada, avec un objectif de réduire leur proportion à 5 % de la population.
Une réduction importante des travailleurs étrangers
Le ministre du Travail, Randy Boissonnault, a souligné l’ampleur de ces mesures, qualifiant la réduction du nombre de travailleurs étrangers admis au pays de “massive”. En effet, le gouvernement prévoit de faire baisser ce nombre de 170 000 à 100 000, soit une diminution de 70 000 personnes.
Cette politique de réduction marque un tournant dans la gestion de l’immigration au Canada, un pays longtemps réputé pour son accueil des travailleurs étrangers et des étudiants internationaux.
Une stratégie assumée de limitation de l’immigration
Le Canada, sous le gouvernement de Justin Trudeau, adopte une approche plus restrictive en matière d’immigration temporaire, que ce soit pour les étudiants internationaux ou les travailleurs étrangers.
Face aux tensions croissantes sur le marché de l’emploi et le secteur du logement, ces mesures visent à rééquilibrer la situation, mais elles pourraient aussi avoir des répercussions importantes sur l’attractivité du Canada en tant que destination pour les étudiants et les travailleurs étrangers.
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