Le président élu Donald Trump a ravivé les inquiétudes sur le commerce entre les États-Unis et le Canada, en brandissant la menace d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens.
Cette proposition, basée sur la loi fédérale américaine International Emergency Economic Powers Act (IEEPA), pourrait déclencher une crise commerciale majeure entre les deux pays voisins.
Une menace sous le signe de l’état d’urgence nationale
Greta Peisch, ancienne avocate générale du cabinet de la représentante au Commerce des États-Unis, souligne que l’IEEPA permet au président de réglementer les transactions commerciales après avoir déclaré une situation d’urgence nationale. Bien que cette loi n’ait jamais été utilisée pour de telles mesures tarifaires, l’administration Trump pourrait l’exploiter pour justifier sa politique protectionniste.
M. Trump avait déjà envisagé d’utiliser cette loi contre le Mexique durant son premier mandat, menaçant d’imposer des tarifs si le pays ne renforçait pas ses efforts pour contrôler l’immigration illégale. Cette fois-ci, les cibles de l’administration incluent non seulement le Mexique, mais aussi le Canada, accusé de ne pas suffisamment freiner l’arrivée de drogues et de migrants clandestins aux États-Unis.
Un protectionnisme assumé
Les tensions ne s’arrêtent pas là. Le président élu a déclaré que si ses conditions n’étaient pas remplies, les mesures protectionnistes seraient rapidement mises en œuvre. Lors d’une récente déclaration, il a même insinué que le Canada pourrait devenir le 51ᵉ État américain, une provocation vivement rejetée par le Premier ministre canadien Justin Trudeau : « Jamais, au grand jamais, le Canada ne fera partie des États-Unis. »
Cette escalade verbale s’inscrit dans une stratégie protectionniste déjà éprouvée durant le premier mandat de M. Trump. La Trade Expansion Act et la Loi sur le commerce de 1974 avaient été utilisées pour justifier des tarifs sur les produits chinois, ainsi que sur l’acier et l’aluminium en provenance du Canada.
Une riposte canadienne en préparation
Face à ces menaces, le Canada cherche à se préparer. Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères, a déclaré que le gouvernement explore des options de représailles pour répondre à ces possibles sanctions commerciales. Une réunion du comité ministériel sur les relations canado-américaines a été convoquée pour anticiper les impacts économiques de ces mesures.
Wolfgang Alschner, spécialiste du droit économique international à l’Université d’Ottawa, qualifie ces actions de « coercition économique ». Il souligne que ces menaces vont au-delà des différends commerciaux traditionnels, cherchant à utiliser l’économie pour obtenir des concessions politiques.
Un avenir incertain pour les relations commerciales
Avec plus de 31 milliards de dollars d’échanges commerciaux mensuels entre les deux pays, une escalade de cette crise pourrait avoir des conséquences économiques profondes. Les entreprises des deux côtés de la frontière, déjà affectées par des chaînes d’approvisionnement fragilisées, pourraient voir leurs coûts augmenter drastiquement si des tarifs de 25 % étaient imposés.
Cette situation reflète une nouvelle ère dans les relations commerciales canado-américaines, où la politique économique semble de plus en plus influencée par des considérations géopolitiques et électorales.
Vers une coopération ou une confrontation ?
Alors que le Canada se prépare à des représailles, l’avenir des relations économiques entre les deux pays demeure incertain.
Si les menaces tarifaires de Donald Trump se concrétisent, elles pourraient redéfinir le partenariat économique historique entre ces deux voisins.
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