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Le carburant de Kais Saied c’est lui, mais pas que…

Le carburant de Kais Saied c’est lui, mais pas que…

Le bâtonnier des avocats, Brahim Bouderbala, a choisi son camp depuis belle lurette : celui du chef de l’Etat, Kais Saied, face au membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). De là à dire qu’il fait du bruit pour attirer l’attention du président de la République afin qu’il lui attribue une planque dorée, il n’y a qu’un pas que certains n’ont pas hésité à franchir…

Me Bouderbala était ce mardi 8 février sur une radio privée où la journaliste n’a pas hésité à le titiller sur ce poste qu’il viserait. Le bâtonnier était semble-t-il un peu interloqué, désarçonné ; il a rétorqué que la fonction qu’il occupe actuellement lui convient parfaitement. Suffisant pour convaincre les mauvaises langues ? L’avenir nous le dira…

Une chose est certaine : le bâtonnier, en défendant bec et ongles les desseins de Saied pour la justice, en a trop dit ou pas assez. En effet lui dit que beaucoup de ses collègues avocats et même des magistrats se rangent derrière le président de la République. Pourtant on n’entend pas beaucoup ces dits pro-Saied dans les médias, ils se font très discrets. En même temps l’étrange silence de la grande majorité des juges après la frappe sur le CSM et la mollesse de la réaction des syndicats des magistrats apporte de l’eau au moulin de Me Bouderbala…

Ne dit-on pas qui ne dit mot consent ? Pour le moment le mutisme des professionnels de la justice tend à conforter l’idée que Kais Saied a eu raison de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière. Si la majorité des juges sont en désaccord avec le chef de l’Etat pourquoi ils ne le clament pas publiquement ? Pourquoi ils ne se mobilisent pas dans la rue pour défendre leurs collègues du CSM ?

Pour le moment force est de constater que vu d’ici la décision de Saied est plutôt bien encaissée par les magistrats. En fait à part l’indignation feutrée et diplomatique des partenaires étrangers, pas grand monde s’oppose ouvertement au locataire du palais de Carthage. Et c’est justement cela le carburant de Saied, c’est ce qui fait craindre à l’opposition que d’autres attaques sont à prévoir

Tout ce qui arrive était prévisible depuis le 25 juillet 2021. Saied a scellé ce soir-là un contrat moral avec ses partisans et a l’obligation d’avancer, de poser des actes spectaculaires pour réconcilier les citoyens avec la chose publique, des Tunisiens usés jusqu’à l’os par l’incurie de la classe politique. Maintenant est-ce que tout ce que entreprend le chef de l’Etat fait du bien au pays ? Rien n’est moins sûr. Tout ce qu’on sait c’est qu’il est obligé d’avancer pour tenir ses promesses…

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