A la une

Le chèque de 200 millions € n’est pas un chèque en blanc sur les libertés : Macron prend la parole

Le chèque de 200 millions € n’est pas un chèque en blanc sur les libertés : Macron prend la parole

Beaucoup – je parle surtout des opposants du président tunisien et des médias – s’attendaient à ce que le président français, Emmanuel Macron, prenne la parole au Sommet de la Francophonie à Djerba pour tancer publiquement Tunis suite à l’agitation sur la scène locale. Beaucoup ont été déçus que Macron, qui n’a pas la réputation de reculer en la matière, fasse profil bas. Mais en fait il a reculé pour mieux sauter, se disant sans doute, en fin diplomate qu’il est, qu’attaquer frontalement ces dossiers serait contre-productif et ne ferait que braquer le président tunisien, comme l’a fait le Premier ministre canadien. Macron a contourné le problème avec tact et doigté, dans une mise au point de haut vol sur TV5 Monde

Il a dit ceci dans cet entretien exclusif :

«Moi je considère que c’est pas le président de la République française qui doit expliquer au président tunisien ce qu’il doit faire dans son pays. Par contre ce que je vois, et c’est ce que j’ai dit au président Kais Saied, qui est un ami, c’est que la France est là pour accompagner ce mouvement…

Ce pays a vécu une Révolution, il a vécu le terrorisme, il a vécu comme tout le monde le Covid et la déstabilisation. Il est aujourd’hui euh dans un grand moment de changement. Je souhaite que ce changement politique d’abord puisse aller jusqu’au bout. Et donc que les élections du 17 décembre se passent dans un cadre apaisé, que toutes les forces politiques puissent y participer, qu’elles donnent lieu à un résultat…

Ensuite, je pense qu’il est très important et je sais que le président il est très vigilant, nous en avons parlé tout à l’heure, qu’il y ait un apaisement sur le sujet des libertés politiques, de l’expression euh, euh, la libre expression euh, des médias et je sais qu’un grand constitutionnaliste comme lui il sera vigilant et il est vigilant. Et donc je l’ai invité moi en me disant qu’on allait tout faire pour pouvoir l’aider, que ce chemin puisse se poursuivre» a dit Macron sur ce dossier.

Donc clairement la France est dans la même logique que le Parlement européen, une résolution que d’ailleurs Paris a dévoilée depuis avril 2022 : On soutient, on aide, on accompagne mais sur le chemin des libertés et des droits humains. Pas question de dévier du cadre démocratique établi pour quelque motif que ce soit. Certes Macron le dit dans des termes très diplomatiques pour ne pas froisser Tunis mais le sens est sans ambiguïté… pour ceux qui veulent entendre.

Donc pour ceux qui prenaient ce chèque de 200 millions d’euros pour un blanc-seing et ceux qui s’en inquiétaient ou s’en réjouissaient la cause est entendue : Tunis n’a pas et n’aura jamais un chèque en blanc sur les libertés fondamentales et les idéaux démocratiques…

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut