Economie

Le conflit au Moyen-Orient menace les marchés mondiaux des matières premières et peut aggraver l’inflation

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La Banque mondiale émet une alerte concernant un risque majeur qui plane sur les marchés mondiaux des matières premières, ainsi que sur l’augmentation de l’inflation. Selon le dernier rapport « Commodity Markets Outlook » publié par l’organisation internationale, une escalade du conflit en cours au Moyen-Orient pourrait entraîner des conséquences significatives pour l’économie mondiale.

Le rapport met en lumière l’impact potentiel du conflit actuel sur les marchés des produits de base. Jusqu’à présent, les cours du pétrole ont augmenté d’environ 6% depuis le début du conflit, tandis que les prix des produits agricoles, des métaux et d’autres matières premières sont restés relativement stables. Cependant, si le conflit s’intensifiait, le rapport évoque un scénario extrême dans lequel les prix du pétrole pourraient dépasser les 150 dollars le baril.

Différents scénarios

Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale, souligne que le conflit au Moyen-Orient survient après le choc majeur provoqué par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ayant déjà eu des effets perturbateurs sur l’économie mondiale. Il prévient que si le conflit s’aggrave, l’économie mondiale pourrait subir un double choc énergétique pour la première fois depuis des décennies.

Une hausse prolongée des cours du pétrole entraîne généralement une augmentation des prix des denrées alimentaires, ce qui aggraverait l’inflation, déjà élevée dans de nombreux pays en développement. Une escalade du conflit au Moyen-Orient aurait donc un impact sur l’insécurité alimentaire non seulement dans la région, mais également à l’échelle mondiale.

Le rapport évoque différents scénarios en fonction de l’intensité du conflit, allant d’une perturbation limitée à une perturbation majeure de l’offre mondiale de pétrole. Dans le pire des cas, le prix du pétrole pourrait augmenter de 56 à 75% par rapport à la moyenne de référence pour le trimestre actuel, atteignant un prix compris entre 140 et 157 dollars le baril.

Mesures pour gérer l’inflation

Le rapport met en garde contre les signaux d’alerte envoyés par certaines matières premières, notamment l’or, dont les prix ont augmenté d’environ 8% depuis le début du conflit. L’or est souvent considéré comme une valeur refuge en période de conflit et d’incertitude, ce qui peut indiquer une perte de confiance des investisseurs.

Les économistes de la Banque mondiale recommandent que si le conflit s’intensifie, les pays en développement prennent des mesures pour gérer une éventuelle augmentation de l’inflation. Ils devraient éviter les restrictions commerciales telles que les interdictions d’exportation de denrées alimentaires et d’engrais, qui peuvent accroître la volatilité des prix et renforcer l’insécurité alimentaire.

De plus, ils devraient s’abstenir d’instaurer des contrôles des prix et des subventions en réponse à la hausse des prix alimentaires et pétroliers. Au lieu de cela, ils devraient améliorer les filets de protection sociale, diversifier les sources alimentaires et accroître l’efficacité de la production et du commerce alimentaires.

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek