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Le coronavirus et le made in Tunisia

Le coronavirus et le made in Tunisia

Depuis quelques semaines, l’épidémie du coronavirus que l’on croyait à peu près confinée en Chine s’est invitée dans le reste du monde.

L’Europe, premier partenaire économique de la Tunisie a été touchée avec des milliers de cas recensés. L’Italie voisine a dépassé, le 12 mars 2020, les 12462 cas et 827 décès selon des sources officielles.

La pandémie fait craindre aux plus inquiets un crash économique mondial. Les places boursières sont instables. L’économie qui souffrant déjà d’une morosité chronique commence à tourner au ralenti, non seulement sur le plan mondial mais aussi sur le plan national, régional et local.

Depuis l’émergence du coronavirus en décembre dernier, le système économique mondialisé révèle de nouvelles limites encore méconnues, surtout après la chute des exportations industrielles chinoises vers le reste du monde.

Quant à la Tunisie, malgré l’inquiétude vis-à-vis des chiffres de l’industrie tunisienne qui continuent d’illustrer les difficultés et les contre performances de ce secteur économique clé  et qui ont enregistré une forte accélération depuis 2011, certains observateurs pensent que la crise chinoise pourrait aboutir à une situation de pénurie à court terme du fait de la dépendance de la Tunisie à la Chine surtout qu’à la fin du mois de février 2020, le solde commercial avec ce pays était largement déficitaire, d’après les données de l’Institut national de la statistique (INS), en raison du montant élevé des importations chinoises dont la valeur est de 976.3 Millions de Dinars (MD) (1).

Le déficit commercial avec la Chine, selon les chiffres de l’INS, est de l’ordre de -958.8 (2) soit l’équivalent de 41.3% du déficit commercial extérieur global.

D’autres experts pensent que cette nouvelle situation découlant du Coronavirus illustre l’importance d’une relance de l’industrie en Tunisie car elle est le vecteur majeur d’une indépendance qui pourrait bien se révéler protectrice d’une part et une occasion de donner une bouffée d’oxygène au secteur industriel en créant des emplois, après des années de vaches maigres, d’autre part.

Chaque jour, les sévices des importations anarchiques et la concurrence déloyale du secteur informel continuent de mettre de nombreux salariés sur le carreau. Chaque jour, on voit de nouveaux produits non-conformes aux normes sanitaires et autres dans nos marchés.

La crise chinoise serait-elle une chance pour redorer le blason du Made in Tunisia? les plus optimistes parient sur des mesures protectionnistes que les autorités compétentes pourraient prendre, tandis que la réalité nous ramène au fait que le déficit commercial et industriel n’est pas que chinois et que les importations de Turquie pourraient suppléer celles provenant de Chine et prospérer davantage, reléguant le secteur industriel national au second plan.

 

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