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Le coup de poker d’Israël pour réhabiliter Poutine et torpiller l’Iran

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Dans ce gloubi-boulga géopolitique imposé par l’incursion de la Russie en Ukraine, on a bien compris que l’Occident cherche des alternatives pour se passer des hydrocarbures russes, quitte à se rabattre sur le pétrole vénézuélien et iranien. Puisqu’il n’est pas question de ralentir le rythme du développement, même au nom du sauvetage de la planète, il faut bien arracher au président russe, Vladimir Poutine, son outil pour faire chanter les Occidentaux. Mais ce qu’on n’a pas vu venir, c’est Israël qui fait tout pour obtenir la cessation des hostilités entre Moscou et Kiev. Pour Tel Aviv il faut que Poutine reste fréquentable pour que ses hydrocarbures ne soient pas hors jeu, ce qui barrerait la route à l’Iran lequel s’active pour signer un accord sur le nucléaire et en finir avec les affres de l’embargo…

Evidemment Israël ne le crie pas sur les toits mais comment comprendre autrement le volontarisme du chef du gouvernement, Naftali Bennett, pour arracher des concessions entre le président russe et le chef de l’Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky. D’après une source reprise par i24 News, les choses se sont accélérées ces dernières 24 heures : Moscou serait disposé à se contenter de récupérer complètement la région du Donbass, en échange Zelensky enterre la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN – il l’a confié à ABC News

Du côté de Tel Aviv il se dit même qu’une solution diplomatique rapide est en vue. On sait que le Premier ministre israélien a conversé de nouveau hier mardi 8 mars, au téléphone, avec Poutine. Ce dernier lui aurait raconté tout le déroulé de la réunion de conciliation en Biélorussie entre les autorités russes et ukrainiennes. Ces développements font suite au voyage de Bennet à Moscou pour discuter avec le maître du Kremlin. La rencontre a duré 3 heures…

A noter qu’hier mardi Zelensky a appelé le Premier ministre israélien pour lui témoigner sa gratitude. La médiation de Tel Aviv entre Moscou et Kiev n’est donc pas une vue de l’esprit. On sait qu’Israël a tout fait pour empêcher les Américains de parapher un nouvel accord sur le nucléaire iranien, ça a fait pschitt. On sait aussi que l’Occident n’est pas prêt à se passer des hydrocarbures vu qu’on est encore très loin du règne des énergies renouvelables. Donc à ce stade un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine ferait les affaires de tout le monde : ça calmerait le dangereux Poutine et les marchés internationaux dans la foulée, ça débarrasserait Israël – c’est ce qu’il espère – de l’ennemi iranien et ça éviterait aux Européens d’inviter le “loup” – toujours l’Iran – dans la bergerie. Et enfin ça stopperait les souffrances du peuple ukrainien, seul face à un ennemi sur-armé qu’aucun pays n’a envie d’affronter…

Bref, c’est un scénario incroyablement compliqué, kafkaïen, mais c’est aussi ça la géopolitique des temps modernes : Beaucoup de calculs et d’équations où on ne s’embarrasse pas de pudibonderie et de morale…

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