Dans une démarche significative visant à contrer l’une des menaces les plus graves pesant sur la société tunisienne, le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées a lancé l’Initiative nationale de prévention des risques liés aux drogues.
Dans ce cadre, Tunis Numérique a souhaité faire la lumière sur les différentes facettes de cette initiative avec M. Moncef Ben Abdallah, Délégué général à la Protection de l’Enfance. Ce dernier a affirmé que cette action « s’inscrit dans le cadre des décisions du Président de la République pour lutter contre les phénomènes émergents et les comportements à risque liés à la consommation de drogues ». Il s’agit du fruit d’une large coordination dirigée par le ministère, sous la supervision directe de Mme Asma Jebri, ministre en charge.
Une approche globale mobilisant plusieurs ministères
M. Ben Abdallah a précisé qu’un comité national participatif a été mis en place, regroupant les ministères concernés à savoir la Santé, la Justice, l’Intérieur, l’Éducation, les Affaires sociales, les Affaires religieuses et l’Enseignement supérieur et ce dans le cadre d’une approche globale allant au-delà de l’aspect sécuritaire, pour inclure les dimensions de sensibilisation, culturelles et sociales.
Cadre et objectifs de l’initiative
Le principal objectif de cette initiative, selon M. Ben Abdallah, est de « prémunir la société tunisienne » et de renforcer la prise de conscience des familles quant aux dangers de la drogue, dans un contexte de multiplication de phénomènes menaçant la stabilité des individus et des communautés.
Il a précisé que le choix du mois de Ramadan pour la diffusion des premières capsules de sensibilisation n’était pas « anodin », mais bel et bien « réfléchi », car « la famille tunisienne est réunie autour de la table de l’iftar, et c’est précisément elle qui est ciblée ».
Une synergie entre les ministères et la société civile
M. Ben Abdallah a souligné que la lutte contre ce fléau exige « une approche sociétale participative », les seules approches sécuritaires ou judiciaires étant insuffisantes. « Chaque ministère propose ses programmes dans le cadre d’une stratégie nationale unifiée », a-t-il affirmé, ajoutant que « ce combat ne peut être mené qu’à travers une action commune entre tous les ministères ».
Mobilisation des influenceurs du sport, de la culture et des médias
Notre interlocuteur a également indiqué que des capsules de sensibilisation ont été diffusées avec la participation volontaire d’influenceurs issus des milieux sportif, culturel et médiatique. Par ailleurs, des activités variées ont été organisées à destination de tous les âges, dans divers espaces : établissements éducatifs et religieux, festivals, plateformes numériques, etc.
M. Ben Abdallah a insisté sur le rôle clé des médias, sous toutes leurs formes, dans le soutien à cette initiative, saluant leur implication active depuis le lancement de la première campagne. Il a également précisé que cette initiative n’est ni temporaire ni limitée dans le temps, mais s’inscrit dans la durée, sous un slogan fédérateur : « Dis non à la drogue ».
Des programmes futurs à destination du public et des professionnels
Parmi les projets à venir, M. Ben Abdallah a annoncé le lancement d’un concours national destiné aux enfants pour la création de contenus audiovisuels de sensibilisation. Un concours de dessin sera également organisé, en partenariat avec La Poste tunisienne, et l’œuvre gagnante sera émise sous forme de timbre officiel en 2025.
La campagne se déclinera en deux volets : des activités à destination du grand public et des formations pédagogiques pour les professionnels travaillant avec les enfants et les jeunes, afin de les doter d’outils scientifiques leur permettant de faire face à cette menace.
Corriger les idées reçues sur la drogue
Abordant les idées fausses largement répandues parmi les jeunes concernant la drogue, M. Ben Abdallah a pointé du doigt des termes tels que « drogue douce », expression qui désigne notamment le cannabis, souvent perçu, à tort, comme inoffensif.
Il a souligné la nécessité de déconstruire ces idées, affirmant que « toutes les drogues ont des effets néfastes, quel que soit leur type ». À cet égard, le ministère de la Santé organisera des campagnes de sensibilisation, avec la participation de spécialistes en psychiatrie.
Vers une stratégie nationale durable
En conclusion, l’Initiative nationale de lutte contre la drogue constitue un exemple de solidarité nationale, réunissant les institutions de l’État et les composantes de la société civile pour endiguer le fléau des drogues et protéger les générations futures.
Loin d’être une simple campagne médiatique ponctuelle, cette initiative s’inscrit dans une stratégie nationale durable. Grâce à la synergie entre les ministères, les médias et la société civile, elle ambitionne de proposer des solutions efficaces pour immuniser la société tunisienne contre ce danger croissant.
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