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Le DG de Renault prédit le naufrage du véhicule électrique en Europe, devinez le Grand gagnant…

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Une défaite pour l’industrie du véhicule électrique en Europe et une victoire pour l’industrie pétrolière, que le président américain Donald Trump s’apprête à doper ? En tout cas le patron du constructeur français Renault le croit dur comme fer, alors qu’il est à la tête d’une division «Ampère» censée sceller des partenariats dans l’électrique. Luca de Meo a fait une prévision fracassante en ce début d’année : la voiture électrique sera 40% plus couteuse en 2030. Une dynamique qui freinerait net son avenir en Europe et relancerait le thermique…

Les grands constructeurs tels que Volkswagen n’ont pas attendu cette sombre prédiction ou les annonces de Trump durant sa campagne électorale pour réduire la voilure sur l’électrique, que dire après la sortie du DG de Renault. Et si de Meo le dit ouvertement cela signifie qu’il exprime la position de ses collègues des autres pays et qu’il prépare les esprits à la révolution écologique qui ne se fera pas en dépit des effets d’annonce. Il a lâché la bombe dans un entretien avec le journal flamand “De Tijd” (L’Écho) repris par Gocar.be.

Les experts et commentateurs misaient sur une diminution exponentielle des coûts de revient des batteries électriques grâce à la technologie LFP, le DG de Renault parie le contraire : une explosion des coûts, jusqu’à +40%. La faute à l’Union européenne, selon lui, qui dans le même élan décrète le tout électrique à partir de 2035 mais impose un cadre réglementaire strict qui obligera à griller de l’énergie polluante et de gros investissements pour rentrer dans le moule. De Meo égraine 8 à 12 nouvelles normes qui s’abattront chaque année jusqu’en 2030 sur des constructeurs déjà en difficulté.

L’homme, qui vient de finir son mandat à la tête de l’organisme représentant toute la profession, a bataillé contre ces tours de vis. Il a fait face aux décideurs de Bruxelles sur ces problématiques. Par exemple 1/4 des fonds de la Recherche & Développement devront être affectés ces 5 prochaines années aux projets pour se conformer aux directives européennes. Donc au lieu de consacrer tout cet argent aux programmes pour fabriquer le petit véhicule électrique au prix de son équivalent thermique, très attendu par les consommateurs, les sous iront ailleurs.

Alors il ne faut pas s’attendre à un repli des tarifs du marché de l’électrique à cause de l’inflation réglementaire européenne, surtout que cela touchera la totalité des marques étrangères qui veulent vendre sur le vieux continent. Face à cet épouvantail il est tout à fait possible que les constructeurs étrangers désertent un marche européen plombé par un excès de normes budgétivores. Et donc il est possible que Renault, qui a divisé ses activés thermiques et électriques, ne capte pas les partenaires taillés pour «l’Airbus de l’électrique». Le japonais Nissan par exemple songe à larguer l’Alliance pour rallier le concurrent Honda.

Renault pourrait être très fragilisé dans la compétition mondiale mais d’autres constructeurs européens également – surtout les allemands -, dans un marché européen où l’argent pour financer l’automobile manquera du fait de ces réglementations qui terrifient les investisseurs. Alors qu’en face les Chinois ont fait le pari de l’électrique il y a 10 ans, 10 ans d’avance sur les matières premières pour concevoir les batteries. Donc des véhicules qui se vendent bien en Chine et très bien à l’étranger, avec des prix imbattables grâce aux facilités accordées (subventions massives et facilitations administratives) par les autorités, là où Bruxelles noie les marques européennes.

 

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