Demain samedi, les Tunisiens participeront aux premières élections législatives sur la base de la nouvelle constitution dans une ambiance dominée par des crises économiques et sociales inquiétantes.
Les Tunisiens se détournent des promesses électorales
Malgré l’importance de cet évènement qui permettra le rétablissement du parlement, suspendu depuis le 25 juillet 2021, les Tunisiens se détournent des promesses électorales qui leur promettent travail, liberté et dignité à cause des difficultés économiques auxquelles ils sont confrontés.
Les derniers jours de la campagne électorale pour les candidats au nouveau parlement coïncident avec l’annonce par le Fonds monétaire international du retrait du dossier tunisien de l’ordre du jour de son Conseil exécutif, prévu le 19 décembre, ce qui remet en cause les calculs du gouvernement et aggraverai la situation des finances publiques, la crise et les pénuries.
Un responsable du gouvernement a déclaré mercredi à Reuters que le Fonds monétaire international avait reporté la réunion de son conseil d’administration sur un programme de prêt pour la Tunisie prévu pour lundi prochain, afin de donner aux autorités plus de temps pour terminer le programme de réforme. Il a ajouté que la Tunisie entend soumettre à nouveau le dossier du programme de réformes à la reprise des réunions du Fonds monétaire international en janvier prochain.
Des experts ont laissé entendre que l’absence de documents officiels sur la prochaine loi de finances et l’incertitude sur l’avenir politique du pays sont à l’origine du retrait du dossier tunisien des réunions du conseil d’administration du Fonds monétaire international, indiquant que la situation financière de la Tunisie sera plus difficile.
Faible visibilité
Des observateurs confirment également que le contexte politique et la situation sociale seraient les deux principaux déterminants de la décision du Fonds monétaire international et des cercles décisionnels financiers mondiaux, notant que la situation en Tunisie n’est toujours pas rassurante pour eux.
Certains d’entre eux ajoutent que les bailleurs de fonds exigent un gouvernement qui garantisse l’achèvement des réformes, notant que les nouvelles élections législatives peuvent entraîner l’émergence d’un nouveau gouvernement, ce qui accroît la difficulté de lisibilité de la réalité politique dans le pays.
Des analystes financiers ont souligné que le report de l’accord de prêt avec le FMI aggrave la crise de financement en Tunisie, et place le gouvernement devant de nouveaux défis pour assurer pas moins de 12 milliards de dinars pour clôturer le budget 2022.
En septembre, le gouvernement a conclu un accord au niveau du personnel avec le FMI sur un plan de sauvetage de 1,9 milliard de dollars en échange de réformes économiques impopulaires, notamment la réduction des subventions aux produits de base et la réforme des entreprises publiques.
Pour sa part, l’Union générale tunisienne du travail a nié, dans un communiqué publié lundi dernier, tout lien avec le projet de réforme économique que les autorités tunisiennes veulent mettre en œuvre avec le Fonds monétaire international, appelant au droit des Tunisiens de savoir ce qu’il qualifiés de « conventions secrètes entre le gouvernement et les milieux financiers internationaux ».
Et tandis que la situation économique du pays s’aggrave avec la baisse des sources de financement extérieures, les nouveaux candidats aux élections législatives font de généreuses promesses d’améliorer les conditions de vie des citoyens, de chercher des investissements pour leurs régions, et exiger des autorités de promulguer des lois qui protéger les plus démunis.
Cependant, la nouvelle loi électorale réduit le rôle du parlement en tant qu’institution législative et centralise les pouvoirs entre les mains du président, faisant des promesses des candidats parlementaires de simples slogans électoraux pour gagner des voix.
Laissez un commentaire