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Le Financial Times avertit du retour à une dictature du style de Ben Ali

Le Financial Times avertit du retour à une dictature du style de Ben Ali

Le Journal Américain Financial Times (FT) a publié hier 26 janvier un article intitulé : Le président Tunisien entraîne le pays sur une voie dangereuse. (Lien vers l’article original)

Selon la rédaction du FT, Kaïs Saïed doit respecter la démocratie et se concentrer sur les difficultés économiques du pays.

L’article présente la Tunisie comme le berceau du printemps arabe et qui, jusqu’à récemment, était saluée comme la seule nation capable de passer de la dictature à la démocratie après les soulèvements populaires qui ont balayé le Moyen-Orient en 2011. Et ce ne sont que quelques-uns des nombreux signes inquiétants qui suggèrent que l’État nord-africain est en danger d’un retour à l’autoritarisme contre lequel des millions de Tunisiens se sont bravement dressés il y a une décennie.

Kaïs Saïed est décrit, dans l’article, comme un professeur de droit à la retraite qui en a surpris plus d’un en remportant les élections de 2019 en tant qu’inconnu politique. Moins de deux ans après le début de sa présidence, il a suspendu le Parlement, invoquant l’article 80 de la constitution tunisienne pour justifier son pouvoir par un décret exécutif dans ce qui portait les caractéristiques d’un coup d’État, selon le Financial Times.

Selon le FT, Kaïs Saïed a exclu la tenue d’élections législatives au moins jusqu’à la fin de l’année. Avant cela, Saied prévoit un référendum sur la constitution. Le soupçon est qu’il veut consolider ses pouvoirs en ramenant le pays à une présidence exécutive, similaire à celle dont jouissait le dictateur Ben Ali, dans ce qui serait un autre renversement des gains réalisés après la révolution.

L’article rajoute que Kaïs Saïed doit fournir la seule chose dont son pays a besoin de toute urgence : un plan économique viable pour faire face aux griefs de longue date des Tunisiens souffrant d’un chômage élevé et d’une détérioration du niveau de vie. C’est d’ailleurs pourquoi Saïed a bénéficié d’un soutien populaire pour sa prise de pouvoir, car beaucoup de tunisiens étaient déçus par les partis politiques établis et les coalitions faibles et instables qui ont caractérisé les années post-révolution et ont conduit le pays à avoir 10 gouvernements en une décennie.

Le Financial Times décrit la Tunisie comme une nation déjà accablée par des dettes dangereusement élevées. La Tunisie, pauvre en ressources, est l’un des États arabes les plus vulnérables à l’inflation alimentaire mondiale et aux prix élevés du pétrole.

Le Financial Times précise que Kaïs Saïed doit remettre la Tunisie sur une voie claire vers la démocratie et concentrer son énergie sur la lutte contre les maux économiques, tels que l’amélioration du climat des affaires et la réduction du chômage.

Le journal avertit que plus les problèmes économiques resteront longtemps sans solution, plus la popularité du Président s’érodera rapidement et plus grand sera le risque que les frustrations des Tunisiens débordent de nouveau. Un retour à une dictature de style Ben Ali sans freins et contrepoids ne ferait qu’exacerber les choses. Dans ce cas ce qui a été la démocratie encore fonctionnelle du monde arabe sera relégué à l’histoire.

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