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Le français Thales hérite d’une bombe : Gemalto aurait corrompu plus d’un en Afrique

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Mediapart, par qui une kyrielle de déballages explosifs sont arrivés, a encore frappé. Cette fois c’est le fabricant de cartes à puce Gemalto qui est croqué, mais il n’est pas le seul, plusieurs Etats africains sont également dans le viseur de la justice française…

Corruption d’agent public étranger en bande organisée, blanchiment aggravé de corruption d’agent public étranger et association de malfaiteurs“, ce sont les lourdes charges retenues contre le français. Le Parquet national financier (PNF) a confirmé l’information hier mardi 7 février. Mais l’instruction judiciaire remonte au 13 juin 2022. Il s’agit de faire toute la lumière sur des marchés gouvernementaux signés par le fabricant de cartes à puce et plusieurs Etats africains.

Les pratiques peu orthodoxes de Gemalto, racheté en 2019 par Thales, sont arrivées aux oreilles de Tracfin, la cellule de renseignements financiers de Bercy. Une enquête préliminaire a été diligentée par le PNF et plusieurs perquisitions ont eu lieu en octobre 2022, a indiqué cette source.

D’après Mediapart l’enquête «porte sur une dizaine de marchés gouvernementaux (cartes d’identité, cartes électorales, plaques d’immatriculation) remportés par Gemalto entre 2015 et début 2019», plus précisément sur des «commissions touchées, pour remporter ces contrats, par plusieurs intermédiaires». Un contrat de plus de 46 millions de dollars raflé en 2016 auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la République démocratique du Congo intéresse particulièrement les enquêteurs.

Un autre contrat paraphé au Sénégal en 2017 est également cité ; le document porte sur les permis de conduire et des plaques d’immatriculation ainsi qu’un intermédiaire israélien de Gemalto qui serait derrière les deux contrats au Cameroun et un autre au Sénégal.

Thales a admis que sa filiale s’était «vue remettre en octobre 2022 une réquisition judiciaire en vue de communiquer des documents et informations en relation avec des contrats remportés par Gemalto avant son acquisition par Thales en 2019». Le groupe a dit «coopérer pleinement avec les autorités judiciaires dans le cadre de cette procédure», rapporte Le Figaro.

«Il se conforme strictement aux réglementations nationales et internationales» et ne transige pas avec “la corruption” et le “trafic d’influence“, assure-t-il…

C’est à la justice française de démontrer à quel point la filiale du géant français – Gemalto a été rebaptisé Thales DIS – montre patte blanche.

 

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