Economie

Le gang des fruits et légumes ruine les consommateurs, en toute impunité

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Les prix de la plupart des légumes, fruits et poissons ont connu une augmentation sans précédent fin juin dernier, indiquent les données publiées aujourd’hui samedi 10 juillet 2021 par l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI) relevant du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime.

Ainsi, dans le Grand Tunis où se concentre 27% de la population, les prix des pommes de terre au marché du gros de Bir El Kasaa ont augmenté, en moyenne, de 52% fin juin 2021 dernier, en comparaison à la même période de l’année précédente. Il en est de même pour le prix moyen des piments piquants, qui a enregistré un accroissement des prix de 15% entre juin 2020 et 2021.

Pour les fruits qui sont devenus un véritable luxe, le prix des pommes a avancé de 41%, celui des pastèques s’est inscrit à la hausse (+11%) parallèlement à l’augmentation du prix moyen des pêches de 26%.

Les prix moyens des poissons, généralement, hors de la portée des consommateurs ont progressé de 8 à 23%.

En revanche, l’ONAGRI évoque des baisses conséquentes des quantités d’approvisionnement au marché de gros de Tunis qui ont atteint jusqu’à -23% pour les légumes, -43% pour les fruits et -64% pour les poissons.

Au fait, ce sont les gangs des spéculateurs et des entrepôts frigories qui sont à l’origine du déséquilibre forcé entre l’offre et la demande aux marchés, en raflant tout ce qui émerge du sol et en achetant à des prix dérisoires pour les augmenter vertigineusement par la suite et ce, en l’ « absence » de contrôle économique. Tout le monde est au courant de ce « cirque », mais personne ne réagit.

Le trafic de ces gangs est rodé, durant les dernières années, et gangrène tout : alimentation de bétail, engrais, semences, approvisionnement des marchés, financements usuriers des petits agriculteurs, distribution des cartes professionnelles aux agriculteurs, etc.

Pour mémoire, la Cour des comptes a incité, dans son dernier rapport annuel les ministères chargés du Commerce, de l’Agriculture et des Affaires locales à réviser le plan directeur des marchés de gros, à mettre en place un cadre juridique pour la commercialisation du bétail et fixer des normes techniques pour le programme de mise à niveau des circuits de production dans sa deuxième tranche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek