Economie

Le gouvernement protège les enfants et les pauvres avec les prêts extérieurs…

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Le ministre de l’Economie et du Plan, Samir Saied, et le représentant résident de la Banque mondiale en Tunisie, et en présence du ministre des Affaires sociales Malek Ezzahi, ont signé mercredi 6 avril 2022 une convention de financement d’une valeur 400 millions de dollars, soit environ 1160 millions de dinars, au profit du projet d’une aide sociale urgente pour réduire les effets de la pandémie.

Selon les autorités, ce projet vise à soutenir les plus vulnérables, en particulier les familles à faible revenu, afin de renforcer leur capacité à faire face aux répercussions de la pandémie du Covid-19. Il s’agit de familles, d’enfants de moins de 5 ans, et ce dans le cadre du soutien au système de protection sociale en Tunisie.

Au passage, Samir Saied a souligné l’importance de ce financement, compte tenu de l’aide et du soutien qu’il apportera au profit des familles démunies afin qu’elles puissent faire face aux effets de la pandémie du Covid-19 sur divers aspects de la vie, louant le rôle de la Banque mondiale pour soutenir les efforts nationaux de développement économique et de progrès social.

Le 15 février 2022, la Banque mondiale a annoncé avoir accordé à la Tunisie un financement de 400 millions de dollars pour financer des “réformes sociales”, promettant d’apporter d’autres aides aux petites et moyennes entreprises, à l’issue d’une rencontre qui a réuni une délégation de haut niveau de la Banque mondiale avec la cheffe du gouvernement Najla Bouden au siège du gouvernement.

Le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Ferid Belhaj, a confirmé, selon un communiqué publié par la présidence du gouvernement, que la Banque est prête à fournir tous les fonds nécessaires dont la Tunisie a besoin pour mettre en œuvre les réformes économiques, ce qui aura des répercussions sur le plan social.

Belhaj a indiqué que la Banque mondiale injectera dans un premier temps des fonds d’un montant de 400 millions de dollars pour financer des réformes sociales, en plus d’autres fonds à venir, destinées à soutenir les petites et moyennes entreprises et à assurer la vaccination en Tunisie.

L’annonce par la Banque mondiale de l’octroi à la Tunisie de fonds pour des réformes sociales intervient alors que le gouvernement entame des négociations techniques avec le Fonds monétaire international en vue d’obtenir un financement de 4 milliards de dollars.

En mars dernier, la Banque mondiale a accordé, en une première du genre, un prêt à conditions favorables d’une valeur de 300 millions de dollars en réponse à la pandémie du Covid-19. En septembre 2021, le gouvernement a décaissé des transferts de 300 dinars au profit d’environ un million de familles afin de les aider à surmonter l’impact économique de la crise.

La Banque mondiale a déclaré à l’époque que les fonds aideraient la Tunisie à renforcer sa capacité à mieux répondre aux chocs économiques futurs. Le projet contribuera également à protéger plus de 100 000 enfants de moins de cinq ans qui ont besoin de soins minimaux, en couvrant leurs besoins de santé et d’éducation.

Néanmoins, l’ambiguïté des politiques gouvernementales exacerbe de plus en plus les taux de pauvreté dans le pays, tandis que les conflits politiques et la crise économique étouffante empêchent l’endiguement de ce phénomène, qui s’est développé de manière alarmante avant et après la pandémie. Un rapport de la Banque mondiale a révélé que plus de 600 000 Tunisiens sont tombés en dessous du seuil de pauvreté suite à la pandémie, qui a frappé le pays.

Il apparaît également clairement que la stratégie du pays en matière de lutte contre les différents aspects de la pauvreté manque de clarté et se caractérise par son ambiguïté ainsi que sa dispersion, ce qui a contribué à l’exacerbation des taux de pauvreté.

Les politiques gouvernementales dans ce domaine dépendant notamment de conditions financières souvent critiques et l’aide ne cible pas les véritables causes de la pauvreté, à un moment où les conflits s’intensifient en l’absence des autorités qui ne prêtent pas d’attention au fléau de la pauvreté et qui ne proposent pas de solutions réalistes pour y faire face.

La seule action du gouvernement, à cet effet, est de recourir davantage à l’endettement extérieur et distribuer des aides dérisoires à des personnes qui ne les méritent pas pour la plupart d’entre elles.

Malgré le lancement de nombreux programmes, dont le dernier en date est l’attribution de financements de la Banque mondiale, au profit de plus de 700 000 familles, plus de 2,5 millions de Tunisiens vivent encore sous le seuil de pauvreté.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek