Le président de la République, Kais Saied, a axé sa campagne électorale sur la construction d’une société qui garantit la dignité des Tunisiens et réalise les aspirations des jeunes à une vie décente dans le cadre d’une répartition équitable des richesses dans des contextes de solidarité.
Cependant, la Tunisie manque encore à ce jour et depuis des décennies, d’un plan de lutte contre la pauvreté.
Selon les normes adoptées en Tunisie, une famille pauvre est dont le revenu annuel par membre est inférieur à 1050 dinars en milieu urbain et à 952 dinars en milieu rural. Selon de nombreux spécialistes, la plupart des familles pauvres et nécessiteuses, dont ils estiment le nombre à environ 900 000, selon le registre national de la pauvreté, bénéficient de programmes de subventions et d’aides situationnelles et une aide mensuelle de 180 dinars (54 euros) par famille, selon la loi de finances 2019.
Le 29 mars 2022, le ministère des Affaires sociales a annoncé qu’à l’occasion du mois de Ramadan et de l’Aïd al-Fitr, il a été décidé de verser aux familles nécessiteuses bénéficiant d’aides financières mensuelles, une aide en deux tranches : 60 dinars pour chaque famille, au titre de la première tranche dont la valeur globale est de 16,738 millions de dinars décaissable la veille du mois de ramadan pour 273500 familles et la deuxième tranche qui est aussi de 60 dinars par famille est décaissée au titre de aide de l’Aïd al-Fitr à partir du 25 avril 2022, au profit d’environ 274500 familles soit une valeur totale de 16,8 millions de dinars.
Sur cette base, le montant total de cette aide est estimé à 33,538 millions de dinars. Un chiffre insignifiant montrant la dérision des subventions accordées aux familles très nécessiteuses souffrant des conséquences de la pandémie, d’une part et des contrecoups de la crise économique et financière étouffante que connaît le pays, dont l’impact violent s’est étendu au point de menacer l’accès de ces familles fragiles à leur alimentation quotidienne, d’autre part.
Le 15 février 2022, la Banque mondiale a annoncé avoir accordé à la Tunisie un financement de 400 millions de dollars pour financer des « réformes sociales », promettant d’apporter d’autres aides aux petites et moyennes entreprises, à l’issue d’une réunion entre une délégation de haut niveau de l’instance financière internationale et la cheffe du gouvernement Najla Bouden au siège du gouvernement.
Le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Ferid Belhaj, a confirmé, selon un communiqué publié par la présidence du gouvernement, que la Banque est prête à fournir tous les fonds nécessaires à la Tunisie pour mettre en œuvre des réformes économiques, qui auront des répercussions, sur le plan social.
L’annonce par la Banque mondiale d’octroyer à la Tunisie des fonds pour des réformes à dimension sociale intervient alors que le gouvernement entame des négociations techniques avec le Fonds monétaire international en vue d’obtenir un financement de pas moins de 4 milliards de dollars.
La signature d’un accord avec le Fonds monétaire international oblige la Tunisie à mener des réformes sociales coûteuses, notamment la levée des subventions, la réduction de la masse salariale et le gel des salaires, ce qui affecterait les classes faibles et moyennes.
Il est à noter qu’en mars 2021, la Banque mondiale a accordé un prêt unique en son genre avec des conditions favorables de 300 millions de dollars pour financer un projet d’urgence en réponse à la pandémie COVID-19.
En septembre dernier, le gouvernement a décaissé des transferts monétaires de 300 dinars au profit d’environ un million de familles afin de les aider à surmonter l’impact économique de la crise due à la pandémie.
La Banque mondiale a déclaré à l’époque que les fonds aideraient la Tunisie à renforcer sa capacité à mieux répondre aux futurs chocs économiques.
Le projet contribuera également à protéger plus de 100 000 enfants de moins de cinq ans qui ont besoin de soins minimaux, en couvrant leurs besoins en matière de santé et d’éducation.
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