Economie

Le gouvernorat de Médenine, une région au fort potentiel qui peine à décoller (Note)

Le gouvernorat de Médenine, une région au fort potentiel qui peine à décoller (Note)

Le gouvernorat de Médenine, une région littorale à fortes potentiels naturels et économiques, reste jusqu’aujourd’hui l’otage des politiques de développement économiques centralisées.

Le diagnostic des trois délégations littorales, Zarzis, Ajim et Midoun montre qu’elles n’arrivent pas à tirer profit de ses multiples avantages (cotes, ressources naturelles, infrastructure portuaire et aéroport, patrimoine naturel et culturel très riche…) pour évoluer leurs attractivités territoriales et impulser leur développement économique, c’est ce qu’a revelé une nouvelle note de l’Observatoire Tunisien de l’Economie.

Situation de développement paradoxale

Zarzis, Ajim et Midoun détiennent en effet des solides capacités leur permettant de développer des filières économiques potentielles pour leur développement durable et inclusif. Le diagnostic territorial mené pour ces trois régions, par l’observatoire, a prouvé que le tourisme alternatif (y compris le tourisme des services de santé, culturel, d’aventure, l’écotourisme, etc), la valorisation des produits oléicoles et de la pêche ainsi que les TIC offrent des perspectives intéressantes pour leur développement économique. Une grande attention doit être ainsi apportée à ces filières dans les stratégies de développement régionales et locales et même dans l’orientation des programmes/projets de développement public.

Toujours d’après l’OTE, le bilan diagnostic du plan de développement 2016 – 2020 a démontré que la situation de développement dans le gouvernorat de Médenine est paradoxale, caractérisée par la fragilité et le déséquilibre malgré la multiplicité et la diversité des atouts naturels, humains et économiques. Malgré ses efforts et ses réalisations pendant les dernières décennies, le gouvernorat n’est pas arrivé à porter son indice de développement régional au niveau souhaité, la situation reste caractérisée par la faiblesse des infrastructures, des équipements publics limités, la fragilité du tissu productif et sa faible capacité à réaliser de la valeur ajoutée et à accroître l’attractivité et la compétitivité économique de la région.

S’ajoutent à ceux-ci, l’importance de l’économie informelle et du commerce parallèle notamment frontalier, et l’inexistence des projets publics et privés, structurants et répondants aux besoins réelles de la région engendrant ainsi l’accentuation des disparités spatiales entre la bande littorale, la bande intermédiaire et l’intérieur ainsi que l’intensification des pressions sur les ressources et les richesses naturelles et la dégradation de la situation environnementale.

Le tourisme a mené à une densité d’urbanisation non maitrisée

La note rappelle que Zarzis, Ajim et Midoun sont parmi les principales délégations de la bande littorale du gouvernorat de Médenine. Elles forment ensemble 13% de sa superficie avec une population estimée à 175000 habitants en 2020, soit 33% de la population du gouvernorat. Ces périmètres constituent le principal pôle de développement de cette région, en se référant à ses avantages naturels et économiques. Néanmoins et tel est le cas dans tout le gouvernorat, des problèmes d’équilibre se posent dans ces trois délégations et leurs situations économiques et sociales sont assez fragilisées.

Djerba est l’un des grands pôles touristiques et hôteliers du pays, fut par des décisions politiques depuis les années soixante. Cependant, paradoxalement, le tourisme a étouffé les autres secteurs économiques de l’ile à l’instar de l’agriculture, la pêche et le commerce. La grande concentration de l’activité touristique sur son territoire, a mené à une forte densité d’urbanisation non maitrisée, une gestion irrationnelle de son écosystème naturel sensible et une intensification de disparité entre ses 3 délégations Ajim, Midoun et Houmet souk.

On note enfin que l’Indicateur de Développement Régional IDR montre en fait qu’Ajim arrive loin derrière les deux autres délégations. Son IDR est de 0,278, classé au rang 154 parmi les 264 délégations du pays vis-à-vis Houmt Souk qui est située en rang 58 et Midoun en 85. De même, malgré que le secteur touristique et hôtelier bénéficie en majeure partie à Midoun, cette délégation alerte un déséquilibre dans l’aménagement de son territoire et une dégradation de son paysage typique.

 

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