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Le mal africain-Burkina Faso : Une mine d’or produit 11,35 tonnes par an jusqu’en 2028 mais 90% appartiennent au Canada…

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Le Burkina Faso se débat dans une insécurité chronique, les terroristes endeuillent fréquemment les populations et la reprise en main du pays par les militaires depuis le coup d’Etat de janvier 2022 n’a tenu aucune de ses promesses. Beaucoup de sociétés étrangères, qui opèrent essentiellement dans les mines, ont tout stoppé ou ont fortement réduit la voilure. Mais d’autres investisseurs continent de croire aux lendemains qui chantent. Parmi eux le canadien Iamgold, qui est assis sur un énorme filon…

Au Burkina Faso la mine d’or Essakane peut générer quelque 2,4 millions d’onces sur la période 2023 à 2028, ce qui fait en moyenne 400 300 onces (11,35 tonnes) d’or par an. C’est l’information phare du plan minier actualisé publié hier lundi 18 décembre par le propriétaire canadien.

Par ailleurs on a appris que les dépenses d’investissement sur la durée de vie restante de la mine sont évaluées à 502,7 millions de dollars. La compagnie minière indique que ces estimations se fondent sur une révision de l’évaluation du potentiel minéral du site. Essakane renfermait au 30 septembre de cette année 1,9 million d’onces de réserves minérales, un bond en avant de 21% et 3,1 millions d’onces de ressources minérales, une hausse spectaculaire de 37%.

Rappelons que la mine d’or Essakane a entamé l’exploitation commerciale en juillet 2010. Elle appartient à 90% à Iamgold et 10% sont détenus par l’Etat burkinabé. Cette unité pesait 480 000 onces dans la production nationale d’or en 2022, soit 13,60 tonnes d’or. Cette année Iamgold table sur une production de 422 000 onces d’or à Essakane…

Mais voilà, reste le problème phare, au Burkina Faso comme ailleurs en Afrique : Les enfants du continent ne profitent pas de leurs richesses. 11,35 tonnes d’or par an jusqu’en 2028 et à peine 10% de cette manne restent au Burkina, tout est dit. L’Afrique exploite ses richesses naturelles depuis des décennies mais n’a toujours pas les moyens de les transformer sur place. Résultat des courses : Faute d’industrie de transformation ce sont les compagnies étrangères qui se sucrent. Ça fait trop longtemps que cette saignée dure.

La Côte d’Ivoire est l’un des rares pays à avoir commencé à corriger le tir, avec les noix de cajou, entre autres, mais la marge de progression est énorme. C’est ce qui explique que la balance commerciale avec le plus grand acteur en Afrique, la Chine, soit si déséquilibrée et si défavorable au continent. Les Chinois, comme tous les autres, prennent les matières premières des Africains, les transforment et reviennent le leur vendre sous la forme de produits à haute valeur ajoutée qui aspirent les devises des pays…

Tant que l’Afrique ne brisera pas cette mécanique infernale et ce cercle vicieux elle ne se donnera jamais les moyens de son développement pour sortir les populations d’une pauvreté endémique.

 

 

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