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Le mal qui ronge l’Algérie : 141 projets d’investissement annulés pour cause de laxisme et absentéisme

Le mal qui ronge l’Algérie : 141 projets d’investissement annulés pour cause de laxisme et absentéisme

C’est un fait, indiscutable : l’Algérie a tout ce qu’il faut pour aller chercher une croissance à deux chiffres. Le pays a les reins très solides financièrement ; il peut compter sur ses ressources humaines, notamment une jeunesse qui ne demande qu’à être accompagnée ; il peut compter sur ses partenariats diversifiés en Europe, aux USA, en Asie et en Afrique, etc. Mais voilà, il y a toujours cette indolence des pouvoirs publics, ces lourdeurs administratives et blocages délibérés de toutes sortes dont même le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, s’était ému. Le scandale de la wilaya de Saïda nous donne encore la mesure de ce mal chronique…

Le wali Ahmed Boudouh a pris dernièrement la décision draconienne de rayer d’un trait 92 projets d’investissement qui devaient s’installer sur une surface de 39 hectares, rapporte Algérie 360°. Ce n’est pas tout, le gouverneur a également supprimé 49 contrats liés à des projets d’investissement sur 8 hectares. Toutes ces mesures ont été prises parce que ces programmes n’ont pas bougé d’un iota.

La même source indique que M. Boudouh a réuni les chefs de départements, les chefs des conseils populaires municipaux et des membres de la commission de la wilaya en charge du suivi de l’avancement des projets d’investissement pour leur annoncer sa décision ferme. Les services de la wilaya arguent que le gouverneur a dû agir ainsi pour rationaliser la propriété industrielle et faire valoir les principes de bonne gestion des ressources.

Le cap est clairement fixé : les projets d’investissement programmés doivent être réalisés dans les délais fixés et se mettre au service du développement économique de la région.

C’est une visite surprise à la municipalité d’Al Hassasna il y a quelques semaines qui a permis au wali de Saïda de constater par lui-même le laxisme dans l’administration d’un chantier public et l’état de délabrement d’une école. M. Boudouh a débarqué comme ça, sans prévenir personne et l’effet de surprise fut totale. Il a vu de ses propres yeux que les ouvriers étaient aux abonnés absents alors que le chantier était censé avancer à grands pas.

Aucun ouvrier ni maçon et à peine deux employés sur un projet qui grille un gros budget, des deniers publics précisons-le, il fallait des décisions fortes pour marquer le coup et créer un effet d’électrochoc dans un pays lesté par ses pesanteurs sociétales. Le wali a remonté les bretelles au chef du chantier et averti que des sanctions tomberaient. Elles n’ont pas tardé.

Rappelons que le chef de l’Etat avait réuni ses ministres en janvier 2022 pour faire le point sur les projets bloqués et exiger des résultats concrets dans les plus brefs délais. Manifestement le message n’est pas passé. Le président de la République devra retaper du poing du table. Il y va de l’avenir du pays, qui doit dès à présent se mettre en orbite pour diversifier son économie dans la perspective de l’après-pétrole.

 

 

 

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