Economie

Le marché immobilier en Tunisie en quête de relance

Le marché immobilier en Tunisie en quête de relance

En 2024, le marché immobilier tunisien se trouve à un carrefour, façonné par des facteurs économiques et institutionnels qui redéfinissent ses contours.

Les fluctuations des taux d’intérêt, l’inflation relativement maitrisée et les coûts de construction sont autant d’éléments qui influencent les décisions d’achat et d’investissement.

L’impact des taux d’intérêt sur l’accessibilité

La politique monétaire de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) joue un rôle déterminant dans l’orientation du marché immobilier. En ajustant les taux directeurs, la BCT cherche à contrôler l’inflation tout en régulant l’accès au crédit. En 2024, des taux d’intérêt fluctuants restreignent, dans une certaine mesure, l’accès aux prêts, ce qui se traduit par une diminution de la demande dans certaines régions, notamment rurales.

En revanche, des taux plus bas pourraient stimuler l’accessibilité au crédit, entraînant une hausse de la demande dans les grandes villes et les zones côtières. Ce rapport entre taux d’intérêt et demande immobilière souligne la sensibilité du marché face aux tendances monétaires.

Impact de l’inflation et des coûts de construction

L’inflation demeure un facteur prépondérant affectant le marché immobilier en 2024. La hausse des prix, notamment celle des matériaux de construction comme le ciment et l’acier, pèse lourdement sur les coûts des projets immobiliers.

Cette situation a pour effet de ralentir certains projets et d’augmenter les prix des biens existants. Les acheteurs doivent désormais composer avec une réalité où le coût de la vie augmente parallèlement à celui des logements, rendant l’accès à la propriété plus complexe. Les politiques publiques, telles que les subventions pour primo-accédants, visent à atténuer cette pression, mais leur efficacité reste à prouver face à une inflation relativement maitrisée.

Politique fiscale : entre incitations et régulations

Le marché immobilier en Tunisie est étroitement lié aux mesures fiscales actuelles, qui ont exacerbé les défis rencontrés par le secteur.

L’augmentation des droits d’enregistrement pour les biens immobiliers, en particulier ceux dont la valeur dépasse 500 000 dinars, a constitué une charge financière supplémentaire tant pour les promoteurs que pour les acheteurs potentiels. Cette hausse des coûts d’acquisition a découragé de nombreux acheteurs, rendant l’accès à la propriété plus difficile.

Les nouvelles mesures fiscales visent pourtant à stimuler le marché. Par exemple, le report de l’application de la TVA sur les achats de biens résidentiels et la réduction d’impôt de 7% pour les logements abordables sont des tentatives pour rendre l’immobilier plus accessible et relancer la demande. Cependant, ces mesures doivent être accompagnées d’une réforme plus large et d’une gestion prudente des politiques fiscales afin de réduire le fardeau sur les acheteurs et de soutenir réellement le marché immobilier.

Ainsi, le marché immobilier en Tunisie est fortement influencé par un ensemble de mesures fiscales qui, bien qu’elles visent à stimuler le secteur, se heurtent aux réalités économiques actuelles. Une approche concertée impliquant des ajustements fiscaux appropriés pourrait être essentielle pour redynamiser le marché immobilier et faciliter l’accès à la propriété pour les Tunisiens.

 

 

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