Face aux sanctions imposées par les États-Unis, les fabricants chinois se tournent vers le Maroc comme nouveau havre pour leurs investissements. Récemment, huit entreprises chinoises ont annoncé des projets ambitieux pour implanter des usines de fabrication de pièces pour véhicules électriques près de Tanger et dans les parcs industriels situés le long de l’océan Atlantique.
Ces initiatives pourraient permettre aux acheteurs de voitures aux États-Unis de bénéficier de crédits de 7 500 $, comme le rapporte l’Associated Press. En outre, ces entreprises envisagent d’étendre leurs investissements à d’autres pays disposant d’accords de libre-échange avec les États-Unis, notamment la Corée du Sud et le Mexique.
Réponse stratégique à l’Inflation Reduction Act
Cette stratégie chinoise s’inscrit dans la réponse à l’Inflation Reduction Act, une loi américaine de 430 milliards de dollars promulguée par le président Joe Biden, visant à lutter contre le changement climatique. Les fabricants chinois cherchent à tirer parti de la demande croissante des constructeurs automobiles américains, tels que Tesla et General Motors, en déplaçant leurs opérations vers des partenaires commerciaux comme le Maroc.
Depuis mai, les États-Unis et l’Union européenne ont imposé de nouveaux droits de douane significatifs sur les importations de véhicules chinois. Les États-Unis ont également finalisé en mai les règles d’éligibilité aux crédits d’impôt, limitant les entreprises ayant des liens avec des adversaires américains.
Ces règles exigent des constructeurs automobiles qu’ils ne s’approvisionnent pas en minéraux critiques ou en pièces de batterie auprès de fabricants contrôlés à plus de 25 % par la Chine ou d’autres « entités étrangères préoccupantes ».
Le Maroc au cœur de la stratégie chinoise
Pour contourner les barrières de l’Inflation Reduction Act, les producteurs chinois accroissent leurs investissements dans des pays avec lesquels les États-Unis ont des accords de libre-échange, comme la Corée du Sud et le Maroc.
Le cabinet d’études politiques Rhodium Group a souligné dans un rapport publié cette année que ces règles ont encouragé cette redirection des investissements chinois. Parmi les entreprises chinoises impliquées figurent CNGR, un des plus grands producteurs chinois de cathodes de batterie, qui a annoncé en septembre dernier un plan de 2 milliards de dollars pour construire une base régionale en coentreprise avec le groupe Al Mada.
De plus, Gotion High-Tech, une entreprise sino-allemande, a signé un accord l’année dernière avec le Maroc pour un investissement de 6,4 milliards de dollars afin de construire la première usine de batteries pour véhicules électriques d’Afrique.
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