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Le Maroc paye cher “l’espionnage” du téléphone de Macron : Israël a fermé la porte

Le Maroc paye cher “l’espionnage” du téléphone de Macron : Israël a fermé la porte

Le tollé provoqué par l’affaire Pegasus s’est calmé mais le Maroc a payé un lourd tribut aux accusations autour de ce logiciel espion fabriqué par l’entreprise israélienne NSO. D’après les médias israéliens Tel-Aviv a fermé à Rabat la porte des cyber-armes pour éviter qu’un autre scandale ne mette en difficulté Israël auprès de ses partenaires…

Le Maroc, on le sait, a tissé de solides liens avec l’Etat hébreu, surtout dans les domaines de la sécurité et du renseignement. Ces dossiers ont été bétonnés par la visite à Rabat du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, en novembre 2021. Mais voilà il y a eu ces incartades : la mise sur écoute d’activistes de la société civile, d’opposants, de journalistes et même de responsables politiques étrangers. L’espionnage dont aurait été victime le président français Emmanuel Macron, à travers son téléphone, avait fortement agité les relations entre Paris et Rabat.

Cette affaire a également éclaboussé l’industrie israélienne de cyber-espionnage. Alors Tel-Aviv a réagi énergiquement, selon le journal israélien Haaretz. Le ministre de la Défense de l’époque, Benny Gantz, s’est même rendu en France juste pour donner des gages à l’exécutif. Plus question de laisser certains pays faire joujou avec les merveilles technologiques israéliennes, et le Maroc figure sur la liste des sanctionnés.

Une des décisions fortes : la fermeture du rival de NSO, l’entreprise Quadream, privée de contrats pour ses logiciels espions. Les deux entreprises se sont spécialisées dans les Iphone et les smartphones fonctionnant avec le système Androïd ; ils sont infiltrés via certaines applications telles que WatsApp. Aucune donnée n’échappe aux logiciels malveillants.

A noter que l’Arabie saoudite traitait aussi avec les entreprises israéliennes de cyber-espionnage, indique le journal. Et quand le gouvernement israélien rechignait à signer les permis de vente à certains Etats peu regardants sur les droits humains les fournisseurs sautaient l’obstacle en passant par des sociétés domiciliées à Chypre, a-t-on appris.

C’est ainsi que NSO s’est fait un bon paquet de clients peu fréquentables en usant et abusant de la «cyberdiplomatie» décrétée à l’époque par le Premier ministre Benyamin Netanyahu. Les défenseurs des droits humains l’ont payé cher. Ces technologies «rendent la menace, déjà sérieuse, encore plus insidieuse et difficile à détecter, permettant aux auteurs d’atteintes aux droits de cibler les voix critiques en toute impunité», dénonce Donncha Ó Cearbhaill, membre de l’équipe d’Amnesty International en charge de ces dossiers. A noter qu’elle fait partie du groupe d’organisations et de médias qui ont ébruité le scandale Pegasus en juillet 2021.

Bon, on a tout mis sur le dos de NSO depuis l’affaire Pegasus mais c’est Quadream qui opérait le plus en Afrique et dans le monde arabe, les régions où les violations des droits de l’Homme sont les plus fréquentes. NSO prospérait surtout en Europe…

La société a pu décrocher des contrats avec 4 pays, avec l’accord de principe de l’Etat israélien, mais la validation définitive n’a jamais été donnée. Le contrat le plus juteux a été paraphé avec le Maroc en août 2021, mais il a finalement capoté avec la nouvelle politique des autorités israéliennes.

Dès l’automne 2021 le gouvernement israélien a fait le ménage dans les autorisations de vente de technologies de cyber-espionnage et le Maroc en a pâti en dépit de ses excellentes relations avec l’Etat hébreu. De 100 pays la liste des clients d’Israël a fondu jusqu’à 35 États, dont la grande majorité sont des nations démocratiques européennes, indique la même source.

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