Lors d’une conférence de presse tenue à Rabat, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a annoncé que le Maroc était prêt à rapatrier “dès demain” ses mineurs non accompagnés se trouvant dans les pays de l’Union européenne (UE).
Cependant, Bourita a également pointé du doigt les difficultés rencontrées dans ce processus, expliquant que les retards dans le rapatriement ne proviennent pas du Maroc, mais bien des “lacunes dans les lois et procédures” des pays de l’UE. Selon le ministre, ces failles incitent les passeurs à exploiter les jeunes migrants et compliquent la situation.
Une situation exacerbée par des “lacunes juridiques et administratives”
Les discussions avec plusieurs pays européens, notamment la France et l’Espagne, ont mis en lumière ces lacunes qui ralentissent les démarches de rapatriement. Bourita a souligné que des solutions doivent être trouvées pour simplifier les procédures administratives et juridiques, notamment en ce qui concerne la vérification de l’identité et la situation des mineurs.
Selon le ministre, l’absence de cadre juridique harmonisé dans les pays de l’UE rend la lutte contre les réseaux de passeurs plus difficile. Il a averti que ces passeurs continuent de tirer profit des failles existantes pour organiser des migrations illégales, en particulier des enfants non accompagnés, ce qui aggrave la crise migratoire.
Une responsabilité partagée
Au cours de la conférence, Bourita a rappelé que la question de la migration ne peut être résolue que dans un cadre de “responsabilité partagée” entre les pays d’origine, de transit et de destination. Il a mis en garde contre les tentatives d’exercer une pression excessive sur les pays de transit comme le Maroc, car cela pourrait avoir des conséquences inattendues.
Il a également souligné que le Maroc, en tant que pays de transit pour de nombreux migrants sub-sahariens, se trouve souvent en première ligne des défis liés à la migration. Le ministre a ainsi appelé à un effort collectif pour trouver des solutions durables, tout en insistant sur la nécessité de renforcer la coopération internationale.
Un dialogue en cours avec l’Europe
Les discussions entre le Maroc et les pays européens, en particulier avec la France et l’Espagne, se poursuivent pour mieux encadrer le rapatriement des mineurs non accompagnés. Le ministre Bourita a exprimé l’espoir que ces échanges mèneront rapidement à des résultats concrets et que les solutions pourront être mises en œuvre efficacement.
Ce dialogue met en lumière l’importance de la coopération internationale dans la gestion des flux migratoires, mais il montre aussi la complexité des processus administratifs à travers les différentes juridictions européennes.
En conclusion : un appel à l’action
Le Maroc a démontré sa volonté de résoudre la question des mineurs non accompagnés en Europe, mais il reste tributaire de l’amélioration des procédures au sein de l’UE.
En attendant que ces “lacunes” soient comblées, les mineurs restent dans une situation vulnérable, exploitée par les réseaux de passeurs. Ce dossier reste l’un des nombreux défis que le Maroc et ses partenaires européens devront relever ensemble pour assurer une gestion plus humaine et plus efficace de la migration.
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