Economie

Le milliard de dollars libyen et saoudien : Ce qu’on ne nous dit pas

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On prend les mêmes ingrédients et on recommence : S’endetter, s’endetter, encore et encore… On ne fait que ça depuis 2011. La nouvelle est tombée jeudi 18 novembre 2021, comme une vraie aubaine pour boucler l’épineux budget de 2021. La Tunisie ne va pas bouder son plaisir, de toute façon elle n’en a pas les moyens, elle n’a pas le choix. L’exécutif tunisien, qui avait laissé entendre que cette manne libyenne et saoudienne viendrait, ne chipotera pas. Reste l’envers du décor, beaucoup moins rose…

Quelques précisions de taille pour commencer : ça reste des prêts qu’il faudra rembourser. Ce ne sont pas des dons. Ces pays “amis et frères” auraient pu donner gracieusement une partie de cette somme et prêter l’autre. C’est ce qu’on fait quand on aide vraiment une économie au bord du gouffre. Pourtant ils en ont les moyens vu ce que leur rapporte le pétrole en ce moment. En même temps on ne peut forcer personne à donner, par ailleurs ces nations ont leurs propres problèmes internes. Et puis la Tunisie a beaucoup trop “déconné”, elle a avalé moult dons depuis sa dite Révolution. Qu’en a-t-elle fait ? Rien, ou pas grand chose. Ces montants astronomiques ont été dévorés par les dépenses publiques (notamment le poste de dépense des salaires du public). Le milliard de dollars versé par la Libye et l’Arabie saoudite risque de connaitre le même destin…

L’autre élément qu’il faut souligner c’est qu’aussi avantageux soient ces prêts libyen et saoudien (on nous dit entre 6 et 7% de taux d’intérêt pour le crédit saoudien) ça l’est beaucoup moins que les taux japonais, sud-coréen et chinois. La Chine, pour ne citer qu’elle, prête à des taux proches de zéro, et parfois sur une cinquante d’années. Beaucoup de pays africains doivent à la Chine des infrastructures flambant neuves, des équipements de pointe et d’excellente qualité. Pourquoi la Tunisie n’emprunte pas cette voie ?

Je ne dis pas que la Chine n’a pas d’arrière-pensées (tous les partenaires étrangers de la Tunisie en ont aussi) ; je ne dis pas que Pékin n’impose pas ses entreprises, ses fournisseurs et sa main d’ouvre dans ses opérations de prêt, mais lui au moins n’étrangle pas ses créanciers avec des délais courts pour rembourser. Suivez mon regard.

La nouvelle Académie diplomatique tunisienne pilotée par la Chine, un accord qui a été conclu du temps de Feu Béji Caïed Essebsi, est la preuve éclatante qu’on peut faire de bonnes affaires avec Pékin, sans bruit et avec le maximum d’efficacité. C’est valable aussi avec le Japon, la Corée du Sud… La Tunisie serait bien avisée de regarder du côté de l’Asie, mais sérieusement et dans la durée, et pas avec des projets ponctuels. Peut-être que le “TICAD 8 Tunisia 2022“, initié par le Japon, sera l’occasion pour Tunis de faire ce saut salutaire. Tout dépendra du visage – politique et économique – que la Tunisie présentera aux nombreux investisseurs qui feront le déplacement…

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