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Le ministère de l’Equipement part à la conquête de la qualité totale

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Le ministère de l’Equipement, de l’habitat, et de l’infrastructure, a annoncé, mardi 16 février 2021, qu’il a obtenu de l’Association française de normalisation (AFNOR) le certificat du management de la qualité ISO 9001 version 2015 pour devenir ainsi le premier ministère chargé de l’équipement à être accrédité en Afrique après avoir mis en place un système de qualité et de gestion des projets.

Lors de la cérémonie de la remise du certificat, le Chef du Gouvernement, Hichem Mechichi a mis l’accent sur l’importance du secteur des infrastructures et des travaux publics pour améliorer les conditions de vie des citoyens et renforcer la capacité d’emploi des entreprises opérant dans ce domaine.

Mechichi a assuré, également, que cette acquisition du ministère de l’Equipement confirme le succès du processus de la gouvernance, de la bonne gestion des projets publics et l’instauration de la transparence et de la lutte contre la corruption et la réforme administrative comme les priorités du gouvernement, ce qui incitera le reste des secteurs et institutions publiques à mieux gérer leurs ressources.

Cependant, on tend à oublier, à ce niveau, qu’en matière de bonne gestion, le ministère n’est pas tout à fait irréprochable.

En effet, le 32ème rapport de la Cour des Comptes a révélé que l’exploitation du système de suivi de la flotte, dont le coût s’élève à environ 374 mille dinars, reste limitée malgré sa couverture de 95,6%.

De même, le rapport a révélé une faille du système de contrôle interne en matière de gestion du carburant qui empêche toute rationalisation de la consommation dévoilant que 65% des voitures de service du ministère de l’Equipement sont utilisées à des fins personnelles et que 45% de ces véhicules circulent sans justificatif.

Par ailleurs, 21 directions du département de l’équipement ont accordé à leurs fonctionnaires des quotas supplémentaires de carburants sans limite de consommation pour 71,4% parmi eux. Ceci a coûté à 17 directions un montant dépassant 200 mille dinars pour la période 2016-2018.

Sur un autre plan, les dettes non honorées auprès des entrepreneurs et des entreprises avec lesquelles le ministère de l’Equipement fait affaire sont évaluées, d’après la Chambre nationale du BTP, à près de 800 millions de dinars auprès de plus de 1000 entreprises dont 300 appartiennent à de jeunes entrepreneurs qui ont obtenu des crédits de la Banque tunisienne de solidarité (BTS).

De ce fait, des centaines d’entrepreneurs sont menacés de prison car ils ne peuvent pas rembourser les crédits contractés auprès des banques et plusieurs sociétés ont mis la clé sous la porte et licencié plus de quatre mille employés, selon la chambre.

Sans évoquer l’état déplorable de l’infrastructure au pays, on prévoit, en 2021, selon le document du budget du ministère de l’équipement, la maintenance périodique des ponts, en plus de l’entretien de 485 km de routes classées et de 470 km de pistes rurales et ce, pour seulement 207 millions de dinars (63 millions d’euros), une « enveloppe » qui ne permet même pas d’entretenir une centaine de kilomètres de routes…

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek