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Le ministre français des Affaires étrangères dénonce une « violation absolue du droit international » à Gaza

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La situation humanitaire à Gaza continue de susciter une vive inquiétude au sein de la communauté internationale. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé ce mardi 20 mai sur France Inter une condamnation ferme de l’offensive israélienne élargie sur l’enclave palestinienne, dénonçant une « violence aveugle » qui a transformé Gaza en un « mouroir, pour ne pas dire un cimetière ».

Lancé samedi dernier, l’élargissement de l’opération militaire israélienne vise, selon Tel-Aviv, à éradiquer le Hamas et à libérer les otages capturés lors de l’attaque du 7 octobre 2023. Mais pour Jean-Noël Barrot, cette approche ne garantit ni la sécurité d’Israël, ni la stabilité de la région. « Qui sème la violence récolte la violence », a-t-il prévenu, qualifiant la situation d’insoutenable et en contradiction avec les normes du droit international.

Une aide humanitaire minimale jugée « insuffisante »

Malgré les appels répétés de l’ONU et d’ONG internationales, seuls quelques camions d’aide humanitaire ont été autorisés à entrer dans Gaza lundi, sous la pression de la communauté internationale. Une ouverture jugée « tout à fait insuffisante » par Paris.

« On ne peut pas détourner les yeux de la souffrance des Gazaouis. L’aide doit être immédiate, massive et sans entrave », a insisté le chef de la diplomatie française, appelant à une mobilisation rapide pour éviter une famine de grande ampleur, évoquée depuis plusieurs semaines par les agences humanitaires.

L’accord UE-Israël dans le viseur

En réponse à l’aggravation du conflit et à la dégradation des conditions humanitaires, la France soutient désormais l’initiative néerlandaise visant à réexaminer l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, en particulier l’article 2, qui conditionne la coopération bilatérale au respect des droits humains.

« J’appelle la Commission européenne à examiner cet accord et à montrer si Israël respecte ses obligations », a déclaré Jean-Noël Barrot. En cas de violation manifeste, la suspension de l’accord pourrait être envisagée. Toutefois, le ministre a précisé que « personne n’a intérêt à y mettre fin », insistant sur l’importance de préserver les dimensions politique et commerciale de l’accord tout en exigeant une responsabilité juridique claire.

Le droit international comme ultime recours

Dans un contexte où les tensions restent vives et où les voix se multiplient pour une désescalade, Jean-Noël Barrot a rappelé la nécessité pour les États de s’ancrer dans le respect du droit international. Évoquant la tournée de l’ancien président américain Donald Trump au Moyen-Orient, au cours de laquelle il ne s’est pas rendu en Israël, le ministre a averti : « On n’est jamais garanti d’avoir la protection du plus fort ».

Cette déclaration souligne l’importance croissante accordée à la légalité internationale comme fondement des relations diplomatiques et comme rempart face à l’instabilité régionale croissante.

Alors que les violences se poursuivent à Gaza, la diplomatie française se positionne ainsi dans une volonté d’équilibre : soutenir la sécurité d’Israël tout en dénonçant les dérives militaires et les violations du droit humanitaire.

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