Tunisie

Le musée du Bardo reste fermé, étrangement et ce n’est pas la seule anomalie…

Le musée du Bardo reste fermé, étrangement et ce n’est pas la seule anomalie…

Pour je ne sais quelle raison le Musée national du Bardo, le plus illustre du pays, reste fermé. Ses accès sont toujours bouclés par un imposant cordon sécuritaire alors que les lieux étaient censés être ouverts en même temps que le Parlement, le 12 mars dernier. Après on a avancé la date du 19 mars. Toujours rien à ce jour…

Et quand je dis rien c’est vraiment rien. Même le personnel du musée ne sait pas quand il reprendra une activité normale. Depuis le 25 juillet 2021 c’est le même rituel : Passage obligé devant les policiers, vérifications d’usage, contrôles de sécurité… Ensuite les employés passent trois petites heures sur le lieu de travail et s’en vont. Cela fait presque deux ans que ça dure, dans l’indifférence générale.

La ministre de la Culture, Hayet Guetat, parle volontiers du Centre international des arts de la calligraphie du Président, des festivités que le chef de l’Etat a ordonnées pour égayer le sinistre quotidien des Tunisiens, elle parle de cinéma, de littérature… Bref, de tout ce que vous voulez sauf du premier musée du pays, celui que les touristes du monde entier viennent voir, pour apprendre finalement qu’ils ne pourront même pas l’approcher.

La ministre n’a pas osé plaider auprès de Kais Saied le préjudice que cette affaire qui n’a que trop duré cause à la Culture, au Patrimoine, à l’image et à la réputation du pays, sans parler de toutes ces recettes cramées. Mais il n’y a pas que Hayet Guetat qui n’ose pas, les premiers responsables également n’ont pas osé piper mot : l’Institut national du patrimoine (INP) et l’Agence de mise en valeur du patrimoine  et de promotion culturelle (AMVPPC).

Nous avions dénoncé ici même en novembre 2021 le scandale du Bardo, un collectif de personnalités françaises et tunisiennes dont Jack Lang et Michel Boujenah l’a fait dans une tribune parue dans journal Le Monde le mois dernier. Le moins qu’on puisse dire est que ça n’a pas fait avancer le “schmilblick”…

Personne ne parle également de ce qui se passe dans le deuxième musée du pays, celui de Carthage, lui aussi fermé depuis avril 2019 mais pour d’autres raisons : Des travaux de réhabilitation financés par l’Union européenne à hauteur de 7 millions d’euros, tout de même. Le site est accessible mais le musée toujours pas. Un chantier qui s’éternise sans raison valable, à notre connaissance. Tout ce qu’on a ce sont des bruits sur une guéguerre de chefs et d’étranges pratiques dans la gestion des lieux. 

L’INP et AMVPPC ont profité de cette longue pause forcée pour faire les travaux de réfection et d’entretien qui s’imposaient au musée du Bardo. Ce qui devait être restauré l’a été, dit-on et l’endroit est fin prêt pour accueillir les visiteurs. Il faudra que les responsables et tous les acteurs culturels aient le courage de donner de la voix pour se faire entendre. Les collections de mosaïques que le monde entier envie au Bardo méritent un autre sort, la Tunisie mérite mieux !

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