Une rupture diplomatique en réponse à la situation en Palestine
Le vendredi 11 octobre 2024, le gouvernement du Nicaragua a officiellement annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec Israël, en réaction à ce qu’il qualifie de “génocide brutal” perpétré contre le peuple palestinien. Cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues au Moyen-Orient, marquées par l’intensification des attaques israéliennes sur Gaza et les territoires palestiniens, qui ont entraîné des milliers de victimes civiles.
Le Nicaragua accuse Israël de mener une campagne d’extermination contre les Palestiniens, et estime que le conflit s’étend désormais à d’autres pays de la région, notamment le Liban, la Syrie, le Yémen et l’Iran. Dans un communiqué, le gouvernement de Daniel Ortega déclare que cette action est une réponse directe à l’agression israélienne et à la politique “fasciste et criminelle” de Tel Aviv.
Un contexte historique de relations fluctuantes
Cette rupture diplomatique n’est pas une première. En 1982, sous le gouvernement sandiniste dirigé par Daniel Ortega, le Nicaragua avait déjà coupé ses liens avec Israël, avant de les rétablir en 2017. Cependant, les échanges diplomatiques entre les deux pays sont restés limités, sans grande coopération bilatérale. À l’heure actuelle, Israël n’a pas d’ambassadeur à Managua, rendant cette décision principalement symbolique et politique.
Le Congrès nicaraguayen a par ailleurs adopté un vote en faveur de mesures plus fermes contre Israël, coïncidant avec l’anniversaire de l’offensive israélienne sur Gaza. Rosario Murillo, vice-présidente et épouse du président Ortega, a déclaré que la rupture des relations était conforme à la volonté du peuple nicaraguayen de condamner les crimes de guerre israéliens.
Un conflit au Moyen-Orient qui s’étend
Alors que le Moyen-Orient est en état d’alerte maximale, la situation pourrait encore s’aggraver après que l’Iran, un allié de longue date du gouvernement d’Ortega, a lancé des missiles sur Israël le 1er octobre 2024. Ce soutien iranien alimente un climat d’escalade qui menace de s’étendre à l’ensemble de la région.
En parallèle, Israël fait face à une pression croissante sur la scène internationale. La Cour internationale de justice (CIJ) a récemment accepté d’examiner des accusations de génocide à l’encontre de l’État hébreu, une première dans l’histoire du pays. Ce développement judiciaire survient alors que la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza a déjà causé une crise humanitaire sans précédent, laissant des dizaines de milliers de civils, dont une majorité d’enfants et de femmes, pris dans les combats.
Ainsi, avec cette décision, le Nicaragua s’aligne avec d’autres nations critiques de la politique israélienne au Moyen-Orient, réaffirmant son opposition à ce qu’il considère comme des violations des droits de l’homme.
Cette rupture renforce la dynamique internationale qui demande à Israël de rendre des comptes sur ses actions, dans un climat de tensions géopolitiques grandissantes.
Présentation du Nicaragua
Le Nicaragua, situé en Amérique centrale, est bordé par l’océan Pacifique à l’ouest et la mer des Caraïbes à l’est. Avec une population d’environ 6,6 millions d’habitants, il est le plus grand pays de la région en termes de superficie. Sa capitale est Managua. Le Nicaragua a une histoire marquée par des révolutions et des guerres civiles, notamment la révolution sandiniste en 1979, qui a mis fin à la dictature de la famille Somoza. Depuis, le pays a connu une alternance entre régimes démocratiques et autoritaires, avec l’actuel président Daniel Ortega, leader du Front sandiniste de libération nationale (FSLN), qui dirige le pays avec une poigne de fer depuis plusieurs années.
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