Le Niger a émis des accusations graves à l’encontre de la France, affirmant que Paris chercherait à semer l’instabilité dans le pays en s’alliant à certains de ses voisins.
Ces déclarations ont été faites par le ministre d’État nigérien en charge de la Sécurité, Mohamed Toumba, lors d’une intervention sur Télé Sahel, et relayées par l’Agence nigérienne de presse.
Une coopération contestée
Le ministre Mohamed Toumba a mis en évidence ce qu’il considère être les conséquences néfastes de la coopération militaire avec la France. « La coopération avec Paris avait fini par créer la désolation », a-t-il déclaré, rappelant les limites des efforts conjoints pour lutter contre l’insécurité croissante dans la région.
Selon Toumba, les forces françaises, initialement déployées pour contrer les groupes djihadistes, n’ont pas rempli leurs objectifs en matière de sécurité, laissant le pays dans une situation précaire.
Accusations de manipulation et d’ingérence
Le ministre nigérien a aussi évoqué des tentatives de déstabilisation présumées orchestrées par la France. Il a dénoncé l’utilisation de « chevaux de Troie » et l’établissement d’alliances avec certains pays voisins du Niger pour influencer la situation politique et sécuritaire. « La France a soutenu que nos armées ne peuvent pas résoudre le problème, il faut la présence des troupes françaises », a-t-il rappelé, critiquant la justification du déploiement militaire étranger.
Cependant, selon Toumba, la présence des troupes françaises n’a pas apporté les résultats escomptés. « Ces forces n’ont pas donné la garantie sécuritaire, ces acteurs se permettaient tout, ils faisaient des subterfuges pour ne pas réagir », a-t-il accusé. Le ministre a appelé à une vigilance accrue face à ces manœuvres et à une réévaluation des partenariats de sécurité du pays.
Tensions croissantes entre Paris et Niamey
Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions grandissantes entre le Niger et la France. Les relations bilatérales se sont détériorées au fil des mois, notamment en raison de divergences sur les stratégies de lutte contre le terrorisme dans la région sahélienne. La France a récemment fait face à une opposition croissante dans certains pays africains quant à sa présence militaire, perçue par certains comme inefficace voire contre-productive.
Le général Mohamed Toumba, qui occupe un poste clé dans le gouvernement nigérien, a insisté sur la nécessité pour le Niger de prendre le contrôle de sa sécurité et de ne pas se laisser influencer par des puissances extérieures. « Il faut redoubler de vigilance pour contenir la situation », a-t-il conclu, soulignant l’importance d’une stratégie de sécurité autonome et souveraine pour le Niger.
Un appel à la souveraineté et à l’autodétermination
Les propos de Mohamed Toumba résonnent comme un appel à une reprise en main de la sécurité nationale, loin des interventions étrangères. Cette position reflète une volonté croissante des autorités nigériennes de réaffirmer leur indépendance face aux anciennes puissances coloniales et de redéfinir les alliances stratégiques dans la région.
La situation sécuritaire au Niger, marquée par les activités djihadistes et les tensions politiques, reste un enjeu majeur pour le pays. Le gouvernement nigérien cherche à renforcer sa capacité à faire face aux menaces tout en redéfinissant ses partenariats internationaux. Cette déclaration du ministre d’État à la Sécurité pourrait ainsi marquer un tournant dans la politique sécuritaire et diplomatique du Niger.
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