Société

Le nouveau ministre du Domaine de l’Etat osera-t-il s’attaquer au « gang » des voitures administratives ?

Le nouveau ministre du Domaine de l’Etat osera-t-il s’attaquer au « gang » des voitures administratives ?

 

L’avocat Mohamed Rekik vient d’être désigné hier lundi 11 octobre 2021 ministre du Domaine de l’Etat et des Affaires Foncières.

Certes le ministre aura plusieurs dossiers « brûlants » à traiter cités notamment dans le dernier rapport N° 32 de la cour des comptes (CC) tels que la mauvaise gestion du domaine privé de l’Etat, le non tenu d’inventaires, l’occupation illégale de logements propriété de l’Etat mais surtout le fameux dossier des voitures administratives proie à un « gang » des plus dangereux et surtout des plus vieux dans l’administration.

A titre d’exemple, il est à noter que concernant l’exploitation de la flotte du ministère d’équipement, le rapport de la cour des comptes a révélé que 65% des voitures de service sont utilisées à des fins personnelles et que 45% de celles-ci sont sans documents officiels permettant leur circulation. Selon le même rapport, 21 directions du ministère ont accordé à leurs employés des quotas supplémentaires de carburants sans limite de consommation pour 71,4% parmi eux.

Le « gang » des voitures administratives en Tunisie n’a rien de secret pour personne. Au fait, malgré les promesses des gouvernements successifs de résoudre ce gouffre financier qui saigne les caisses de l’Etat, aucune mesure n’a été prise dans ce dossier opaque.

Vu les milliers de voitures administratives dégradées qui sillonnent les routes et dont certaines ressemblent plus à des épaves qu’à des véhicules, on ne peut que se poser la question quant au coût de la gestion du parc automobile public et à l’impunité accordée à ceux qui jettent l’argent public par la fenêtre.

Concernant les abus à ce niveau, ils sont de tout genre : vol de pièces de rechange, utilisation à des fins personnelles même par les membres de la famille du fonctionnaire, transport de marchandises, renouvellement permanant de la flotte des voitures même si elles sont neuves, trafic de maintenance et de gestion des bons de carburants, etc…

Le « gang » des voitures administratives se voit même garantir assurances, entretien, approvisionnement en carburant et autres consommables au frais de l’Etat.

Tout vrai débat sur l’utilité effective de l’octroi de ces avantages à certaines catégories des agents de l’Etat est étouffé malgré des frais de fonctionnement faramineux qui se sont élevés durant les sept premiers mois de cette année cette année seulement, d’après les données du ministère des finances, à 694 millions de dinars, en progression de 8,9% par rapport à la même période un an auparavant de deux mois de confinement.

Notons aussi que la gestion du parc auto des fonctionnaires a été évoquée, d’une manière détaillée, au 31ème rapport de la Cour des comptes, publié fin décembre 2018.

Le rapport a révélé que le suivi des voitures administratives a montré une surconsommation de carburants qui peut atteindre jusqu’à 25%. Il a exposé, sur un autre plan, qu’en 2016, le parc des voitures administratives comptait 37.710 véhicules, avec une moyenne de 1.628 voitures supplémentaires acquises annuellement à partir de 2009.

Il est certain qu’il faut mettre fin aux agissements de ce « gang » qui dilapide l’argent public en toute impunité, mais est-ce que le nouveau ministre osera briser cette omerta ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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