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Le Pacte européen sur la migration est voté : Le “paradis” pour certains, l’enfer pour tous les autres

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Les migrants illégaux n’étaient pas les bienvenus en Europe, ils le seront encore moins après l’adoption définitive ce mardi 14 mai du nouveau Pacte sur la migration. L’Europe se verrouille encore plus, prend encore plus des allures de forteresse, ce qui se traduira par encore plus de drames humains dans la Méditerranée et ailleurs…

Des tours de vis sur les flux de migrants, encore plus pour satisfaire les doléances des opinions publiques qui se braquent de plus en plus. L’affaire agite les dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) depuis un paquet d’années, ils viennent de se mettre d’accord… Enfin, d’accord, la Hongrie et la Pologne ont voté contre tous les textes – une dizaine -, validés par la majorité qualifiée (55% des États membres représentant au moins 65% de la population de l’UE). L’Autriche et la Slovaquie ont retoqué certaines législations. Mais le Conseil de l’UE est très loin d’être tiré d’affaire.

La texte est passé dans un contexte de montée des partis d’extrême droite, auxquels les sondages prédisent un triomphe aux élections européennes de juin prochain. Déjà des voix s’élèvent pour durcir encore plus l’arsenal anti-migrants. Le Parlement a voté le texte en avril dernier, mais la prochaine Assemblée pourrait serrer encore plus si sa coloration vire vers l’extrême droite.

En l’état la réforme acte le «filtrage» des migrants aux frontières de l’UE, pour les cataloguer et identifier rapidement ceux qui peuvent faire valoir leur droit à l’asile et ceux qui doivent être reconduits illico presto vers leurs pays d’origine. La mesure phare est un mécanisme de solidarité pour automatiquement ventiler les demandeurs d’asile entre les 27 Etats-membres. L’Italie, qui paye un lourd tribut à la déferlante migratoire, s’est battue bec et ongles pour imposer ce texte. A l’opposé la Hongrie et compagnie n’en veulent pas et ils n’ont pas dit leur dernier mot.

Le pacte n’entrera en vigueur qu’en 2026, donc d’ici là les tourments des Européens continuent. En attendant l’UE négocie comme elle peut avec les pays émetteurs, en décaissant des financements pour les convaincre (principalement la Tunisie, la Mauritanie et l’Égypte) d’aider à tarir les arrivées massives sur les frontières européennes…

Il y a présentement plus de 4 millions de réfugiés ukrainiens dans les pays de l’UE, qui n’ont jamais connu un tel nombre de demandes d’asile depuis 2016, quelque 1,14 million en 2023, d’après l’Agence européenne pour l’asile. Les entrées «irrégulières» dans l’UE ont également explosé, 380 000 en 2023 selon Frontex. Et ça aucune loi, aussi dure soit-elle, ne pourra rien y faire tant que la misère est ce qu’elle est dans le monde.

 

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