Economie

Le pétrole en hausse face aux tensions au Moyen-Orient : Brent frôle les 80 dollars

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Les prix du pétrole continuent de grimper ce début de semaine, stimulés par les craintes liées à l’expansion du conflit au Moyen-Orient et à un éventuel arrêt des exportations de la région, l’une des principales productrices de pétrole au monde.

Le Brent s’est approché des 80 dollars, marquant ainsi une progression constante après avoir enregistré sa plus forte hausse hebdomadaire depuis le début de l’année 2023.

Une hausse continue des cours du pétrole

Les contrats à terme sur le Brent ont augmenté de 1,25 dollar, soit 1,63 %, pour atteindre 79,37 dollars le baril au moment de la rédaction de ce rapport. De même, le West Texas Intermediate (WTI) américain a grimpé de 1,5 dollar, soit 2,3 %, pour atteindre 75,94 dollars le baril. Le WTI avait même dépassé les 2 dollars plus tôt dans la journée.

La semaine dernière, le Brent a bondi de plus de 8 %, tandis que le WTI a enregistré une augmentation de 9,1 %. Ces hausses sont largement attribuées aux craintes d’une éventuelle attaque israélienne contre les installations pétrolières iraniennes, en représailles à un tir de missile lancé par l’Iran sur Israël le 1er octobre dernier.

L’inquiétude croissante sur le marché du pétrole

La situation est d’autant plus tendue que des images satellites publiées par la société de suivi des navires Tanker Trackers montrent l’évacuation de plusieurs pétroliers autour de la principale station de chargement de pétrole de l’île de Kharg, en Iran. Ce mouvement est motivé par la crainte d’une attaque israélienne imminente.

Depuis la semaine dernière, les marchés pétroliers mondiaux sont sous pression face à la possibilité d’une réponse militaire israélienne à l’attaque iranienne. Le géant bancaire Goldman Sachs a révisé à la hausse ses prévisions pour le prix du baril de pétrole en 2025, les augmentant de 20 dollars pour atteindre 96 dollars, dans l’hypothèse où la production iranienne serait réduite d’un million de barils par jour à la suite d’une attaque.

Le risque d’une escalade militaire

Les craintes d’une extension du conflit au Moyen-Orient ont été exacerbées par les attaques de missiles du Hezbollah sur la ville israélienne de Haïfa ce lundi matin, ainsi que par la perspective d’une nouvelle incursion terrestre israélienne dans le sud du Liban, un an après le début de la guerre de Gaza.

Cette escalade du conflit fait craindre une implication directe des États-Unis, allié clé d’Israël, et de l’Iran dans une guerre de grande ampleur. Selon les analystes de la banque ANZ, « une attaque directe contre les installations pétrolières iraniennes semble être l’option la moins probable pour Israël », mettant en avant la capacité de production excédentaire de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), estimée à 7 millions de barils par jour.

L’impact sur l’OPEP et les marchés mondiaux

Le cartel OPEP+, qui regroupe les membres de l’OPEP ainsi que des alliés tels que la Russie et le Kazakhstan, devrait commencer à augmenter sa production à partir de décembre 2024. Ces augmentations visent à compenser les réductions opérées ces dernières années pour soutenir les prix dans un contexte de demande mondiale faible.

Cependant, en cas de destruction des infrastructures pétrolières iraniennes, l’OPEP pourrait théoriquement compenser la perte totale des approvisionnements iraniens. Pourtant, la situation se compliquerait si l’Iran répondait par des attaques contre des installations pétrolières de ses voisins du Golfe ou décidait de fermer le détroit d’Ormuz, par lequel transite la majeure partie des exportations mondiales de pétrole.

Lorsque le conflit au Moyen-Orient a éclaté il y a un an, le prix du Brent était de 88,15 dollars le baril. Aujourd’hui, malgré l’escalade des tensions, les prix sont inférieurs d’environ 10 dollars, laissant entrevoir une volatilité accrue sur les marchés pétroliers mondiaux.

 

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