Le dernier projet économique de Donald Trump, visant à imposer des droits de douane sur les importations américaines en fonction des taxes de vente appliquées dans le pays d’origine, pourrait coûter au Royaume-Uni près de 20 milliards de dollars sur les deux prochaines années.
Cette initiative représente un défi majeur pour le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a fait de la relance de la croissance économique une priorité de son mandat.
Des taxes douanières qui inquiètent Londres
Jeudi dernier, Donald Trump a ordonné à ses conseillers économiques de calculer précisément les taxes et barrières commerciales auxquelles les entreprises américaines sont confrontées lors de leurs exportations à l’étranger. Le principal point de friction concerne la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui est appliquée en Union européenne ainsi qu’au Royaume-Uni à hauteur de 20 % sur les importations.
Bien que certains économistes britanniques estiment que ces nouvelles taxes douanières pourraient également nuire aux États-Unis, elles risquent d’affecter sévèrement l’économie britannique, déjà sous pression. Rachel Reeves, la ministre britannique des Finances, fait face à une forte pression pour stimuler la croissance et augmenter les recettes fiscales nécessaires au redressement des services publics du pays, alors que le Parti travailliste est au pouvoir depuis seulement sept mois.
Un ralentissement de la croissance britannique
Selon une analyse de Bloomberg Economics, si les États-Unis imposent des droits de douane de 20 % sur les importations britanniques, la croissance économique du Royaume-Uni pourrait tomber à 1 % en moyenne sur les deux prochaines années, contre 1,25 % actuellement.
Mais le scénario pourrait être encore plus défavorable : une combinaison de tarifs douaniers et de TVA appliquée aux exportations britanniques vers les États-Unis pourrait entraîner une taxation totale de 21 %, selon une étude de Deutsche Bank. Ce taux pénaliserait fortement le Royaume-Uni, le plaçant en situation de désavantage par rapport aux pays de l’Union européenne (22 %), l’Argentine (29 %) ou encore l’Inde (33 %).
Un équilibre fragile dans les relations avec Washington
Face à cette menace, Londres tente de maintenir un dialogue apaisé avec Donald Trump. Paul Dales, économiste en chef pour le Royaume-Uni chez Capital Economics, affirme que le pays fait tout son possible pour éviter une confrontation avec Washington.
Toutefois, l’impact de ces potentielles nouvelles taxes reste difficile à évaluer. Dales estime que des droits de douane de 20 % pourraient entraîner une contraction du PIB britannique de 0,2 %, un chiffre moins alarmant que certaines prédictions, mais néanmoins préoccupant pour l’économie du pays.
Alors que les tensions commerciales s’intensifient, la question reste ouverte : Keir Starmer et son gouvernement parviendront-ils à convaincre Donald Trump de revoir sa stratégie ?
Un défi économique pour l’après-Brexit
Le Royaume-Uni, qui cherche à consolider ses relations commerciales post-Brexit, se retrouve face à une situation complexe. Alors que les négociations avec l’Union européenne restent délicates, un conflit commercial avec les États-Unis pourrait affaiblir encore davantage l’économie britannique.
Avec un ralentissement de la croissance, une inflation persistante et des tensions diplomatiques, le gouvernement Starmer devra redoubler d’efforts pour protéger les intérêts économiques du pays et trouver des solutions pour éviter une crise du commerce transatlantique.
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