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Le prix de la dépendance : Tunis obligé de s’embarquer dans la coalition anti-Poutine?

Le prix de la dépendance : Tunis obligé de s’embarquer dans la coalition anti-Poutine?

Les USA, qui restent les gendarmes du monde quoiqu’on en dise (un gendarme européen c’est pas pour demain), ont sonné le rassemblement pour épauler l’Ukraine. Les Américains ont dans la foulée peut-être sonné aussi le glas de la Russie en tant que grande puissance militaire. En tout cas l’imposant ministre américain de la Défense ne s’en cache plus : Le but est d’affaiblir drastiquement la Russie pour qu’elle ne puisse infliger à aucun autre pays ce qu’elle fait actuellement à l’Ukraine. La Tunisie va-t-elle s’embarquer dans cette affaire, rompant avec la neutralité qu’elle a tenté maladroitement de maintenir ? Tunis a-t-il pris la décision de rejoindre la cohorte des pays qui se sont mis du côté du droit international, c’est-à-dire du côté de l’Ukraine au risque de se fâcher avec Vladimir Poutine ou a-t-il été traîné de force par Washington ?

La première pierre de ce qui sera peut-être une coalition internationale anti-Poutine a été posée en Allemagne, au sein de la base aérienne américaine de Ramstein. Il y avait du beau monde autour de la table le 26 avril 2022 : Une quarantaine de pays. La Tunisie ne l’a pas crié sur les toits mais elle était représentée. Alors que faisait-elle là ? Qu’est-ce qui s’est dit entre les participants ? C’est le grand mystère pour le moment, ce qu’on sait c’est que Washington a fait part de son intention de convoquer une fois par mois ses alliés pour parler de l’Ukraine. Ce qui conforte l’idée que la guerre va s’étaler et que le monde est loin d’être tiré d’affaire…

Le moins qu’on puisse dire est que la Tunisie navigue dans des eaux très dangereuses et il faut beaucoup de doigté diplomatique pour ne pas pâtir des prises de position en faveur de l’un des belligérants. C’est valable pour tous les pays du monde, mais ça l’est encore plus pour la Tunisie, qui fait face à mille problèmes depuis 2011 et n’a certainement pas besoin d’en rajouter. Mais la Tunisie pouvait-elle refuser aux Américains son acte de présence en Allemagne ?

La réponse est non. Comment refuser cela à la Maison Blanche quand on connait le poids des USA dans l’OTAN et quand on sait que la Tunisie bénéficie du statut d’allié majeur non membre de l’Alliance. La Tunisie, dont l’aide financière a déjà été rognée de moitié par Washington, ne pouvait pas s’autoriser à bouder la réunion en Allemagne. C’est aussi ça le prix de la dépendance : On n’est pas maître de tous ses choix…

Tunis a déjà un lourd passif avec l’administration américaine, à cause essentiellement de ce qui est jugé comme des sorties de route sur les usages démocratiques. C’est la raison pour laquelle le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a snobé à deux reprises la Tunisie lors de ses déplacements en Afrique. La dernière fois il était à deux pas d’ici, à Alger, et n’a pas daigné mettre les pieds à Tunis. C’est tout cela qui explique sans doute la présence de la Tunisie en Allemagne, aux côtés des USA. Reste à connaitre tous les contours de cette aventure dans laquelle Washington embarque la Tunisie…

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