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Le sauvetage des TPME tunisiennes passe par les banques (3/3)

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La plupart des économistes pensent aujourd’hui qu’il est temps de mettre de l’ordre dans les systèmes bancaire et financier tunisien que se soit au niveau de la révision du nouveau statut de la Banque centrale de Tunisie de 2016 ou en ce qui concerne l’universalité de la banque.

L’accès aux services financiers en dehors des pratiques usurières et la migration vers le decashing et la digitalisation de ceux-ci sont une étape cruciale pour tracer les contours d’un système alliant croissance mesurée et durabilité de l’activité économique.

Le retard accusé en matière de règlements en devises pour les start-up est impressionnant puisque la réglementation de change date dans ses grandes lignes de 1959.

Plusieurs pistes permettent de contourner l’approche classico-classique de l’intermédiation bancaire :

*  Créer un pôle bancaire public intégré au service de la PME/PMI/TPE dans toutes les étapes de sa vie, du financement de l’innovation, des zones de développement régional prioritaires et de l’accompagnement des entreprises tunisiennes à l’étranger.

Cette proposition a été argumenté par M. Habib Karaouli, Fondateur et Chairman de Capsa Capital Partners, société de private equity et de gestion de fonds d’investissement dans une étude intitulée « Pour un pôle bancaire public, régénéré et redimensionné : anticiper la reprise …», publiée par l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) en janvier 2018.

*  Diversifier les modes de mobilisation des ressources des banques en l’occurrence, les ressources extérieures et ce, à travers l’adoption d’une stratégie nationale opérationnelle qui exige : l’identification de projets cohérents à long terme et une stratégie à moyen terme pour donner corps à ces projets ; des objectifs de développement spécifiques au service d’une stratégie de développement intégrée, équilibrée et ordonnée ; et des capacités et des ressources pour la mise en œuvre de cette dernière.

Les banques tunisiennes sont appelées à travailler d’une manière élaborée sur ce volet.

* Développer le financement de l’investissement via le private equity. En effet, avec ses quatre composantes finançant le démarrage, la croissance, la transmission ou le redressement des entreprises, le private equity doit constituer non pas une alternative de financement mais plutôt un pôle d’activité, à part entière, au sein des banques et en particulier au niveau de leurs filiales financières dotées clairement de plus en plus de synergie et de mécanismes d’économie d’échelle.

*  Viser des formes d’intervention financière innovantes à l’instar du financement participatif ou crowdfunding qui est devenu une source de financement incontournable dans les pays où il se développe. La Tunisie est bloquée dans ce créneau vu que le cadre légal et les décrets d’application de la mise en place de mécanisme financier sont pratiquement fins prêts depuis le début du mois de février écoulé mais il n’y a aucune démarche pour lancer celui-ci.

*  Lancer une vrai démarche d’innovation financière combinant plusieurs types d’innovation et nécessitant la mise en place d’un cadre légal approprié parallèlement à une refonte normative comptable, fiscale, etc. à l’exemple du Hedging, des produits dérivés digitaux et autres produits d’innovation financière.

L’espace bancaire tunisien doit migrer vers une nouvelle forme d’intermédiation afin de rattraper l’enclenchement du mouvement universel d’innovations financières. En effet, l’augmentation de l’inflation et des taux d’intérêt au niveau mondial, durant cette période, ne cesse de stimuler l’imagination des opérateurs qui cherchaient à s’affranchir des contraintes réglementaires qui leur étaient imposées.

Généralement, on constate que les innovations financières qui ont eu lieu presque partout dans le monde, ont été impulsées de manière décentralisée par le secteur privé qui est en train de s’imposer graduellement en Tunisie.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek